Site icon La Revue Internationale

Vers une « présence maritime coordonnée européenne » dans l’indo-pacifique ?

UE, France, indo-pacifiqueUE, France, indo-pacifique

C’est en tous cas le concept que porte la France, consciente de son manque de moyens dans cet espace où elle dispose pourtant d’une ZEE d’environ 7 millions de km2. La ministre des Armées, Florence Parly, s’est exprimée à ce sujet devant l’Assemblée nationale mardi 12 octobre. 

« Eviter toute forme d’escalade »

« Je ne crois pas que nous puissions raisonner en opposant les tonnages des navires » à ceux de la Chine, estime la ministre. « Il faut revendiquer ce qui a toujours été notre posture, qui est de chercher à préserver le droit international et à éviter toute forme d’escalade militaire dans laquelle le partenariat « AUKUS » peut constituer une forme de prémices ».

A l’inverse de cette alliance militaire, « le mécanisme de présences maritimes coordonnées vise à accroître la capacité de l’UE en tant que partenaire fiable et acteur de la sûreté maritime, en renforçant l’engagement opérationnel européen, en assurant une présence et une couverture maritimes permanentes dans les zones d’intérêt maritimes établies par le Conseil, et en promouvant la coopération et le partenariat en mer au niveau international », expliquait le Conseil de l’UE en janvier dernier.

« Sur la présence maritime coordonnée européenne en Indo-Pacifique, je n’ai aucun doute sur le fait que c’est une ambition que nous devons pousser en avant », a confirmé mardi madame Parly devant les députés.

Nombreux obstacles

Toutefois, la difficulté d’un tel programme est de trouver des pays volontaires. En effet, très peu d’Etat de l’UE disposent d’une marine suffisamment puissante. Certains n’ont même pas de débouché sur la mer, et donc aucune force navale, et d’autres ont une puissance restreinte seulement destinée à protéger leurs côtes. Et parmi les Etats disposant d’une marine capable de se projeter, certains n’ont pas d’intérêts dans l’indo-pacifique, où sont à l’inverse trop proche de la Chine, à l’image de l’Italie engagée avec Pékin dans le projet des « Nouvelles routes de la soie ».

Il « nous faut pouvoir avoir un dialogue très ouvert avec nos partenaires », afin « d’affirmer la volonté des Européens de voir le droit international et la liberté de navigation réaffirmée », estime la ministre. Mais « encore faut-il que l’Union européenne se donne les moyens de déployer une présence maritime coordonnée dans un espace qui est plus éloigné encore que ce nous avons testé dans le golfe de Guinée »

Quitter la version mobile