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Rien ne va plus entre Paris et Bamako

France, MaliFrance, Mali

La détérioration des relations entre la France et le Mali observée ces derniers mois a abouti, mardi 5 octobre, à la convocation de l’ambassadeur français à Bamako au ministère des Affaires étrangères.

« Propos inamicaux et désobligeants »

L’ambassadeur Joël Meyer a été convoqué mardi, « sans surprise », après qu’Emmanuel Macron ait tenu des « propos inamicaux et désobligeants » à l’encontre de la junte militaire au pouvoir au Mali. Par ce geste, les autorités maliennes ont exprimé leur « vive protestation contre ces propos regrettables », et ont exhorté « les autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur ».

« C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement », avait en effet déclaré Emmanuel Macron, suite à des propos tenus par le premier ministre malien, Choguel Maïga, concernant l’opération Barkhane.

Nombreux griefs de part et d’autre

Tandis que Paris, particulièrement inquiet de l’influence grandissante de Moscou au Mali, fait pression sur Bamako pour éviter tout rapprochement avec la société militaire privée russe Wagner, côté malien, le gouvernement accuse la France d’« ingérence », et même « d’abandon en plein vol » suite au redéploiement des troupes françaises de l’opération Barkhane.

La présence de mercenaires russes est « absolument inconciliable avec notre présence au Mali », déclarait en effet mi-septembre le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Enjeux électoraux

« Cette montée de tension ne peut pas être comprise sans prendre en compte en double contexte électoral », relève très justement un diplomate africain. À Bamako, « la junte tente de manière manifeste de trouver des marges pour repousser le scrutin censé se tenir fin février et à Paris, Macron, qui vise un deuxième mandat, ne peut tolérer la remise en cause des coûteux efforts au Sahel. »

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