Avec la construction du TCG Anadolu, un navire d’assaut amphibie dont la conception a démarré en 2016, la Turquie espérait se doter d’un bâtiment capable de mettre en œuvre ses futurs avions F35, à décollage court et atterrissage vertical. Mais désormais exclu du programme de chasseurs américains, Ankara a décidé de convertir ce navire en porte-drones, et compte sur l’aide de Madrid pour y parvenir.
Intérêt de l’Espagne
« Nous avons vu qu’il était possible de déployer des drones armés et non armés sur le navire d’assaut amphibie TCG Anadolu, et nous avons commencé à travailler là-dessus », explique Ismail Demir, président de l’industrie de défense turque, selon qui le « concept de porte-avions commence à changer ».
« Il existe une approche selon laquelle il serait possible d’envisager un navire plus grand, avec un format qui pourra accueillir plusieurs types de drones, avec des moteurs à réaction et à hélices. Nous y travaillons. C’est une idée pour le moment, mais nous discutons de cette question avec divers interlocuteurs », précise monsieur Demir, insistant sur le fait qu’un tel navire illustre « la volonté de la Turquie d’être une puissance mondiale ».
Et pour Madrid aussi l’idée d’un « porte-drones » est séduisante, puisqu’elle permettrait à l’Espagne de se passer du très coûteux chasseur F35, ou du moins d’en réduire sa commande. Mercredi 24 novembre, Ismail Demir a d’ailleurs confirmé l’intérêt de Madrid pour ce concept.
Renforcement de la coopération hispano-turque
Outre la coopération concernant le porte-drones, Recep Tayyip Erdogan a également évoqué la possibilité de construire un sous-marin en partenariat avec l’Espagne, et a vanté les capacités de la Turquie en matière de drone. « Il y a tellement de choses que nous pouvons faire dans le domaine de l’armement, y compris les drones armés et non armés », a insisté le président turc.
Et preuve de son intérêt, l’Espagne a une nouvelle fois réitéré son soutien à l’adhésion de la Turquie à l’UE. « La Turquie n’est pas seulement un voisin, mais c’est un partenaire, un allié essentiel pour l’Union européenne, et pour cette raison l’Espagne soutient la perspective européenne de la Turquie et nous encourageons nos amis turcs à persévérer dans l’effort en vue de ce rapprochement progressif », a déclaré le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.