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Des drones houthistes frappent Abou Dabi

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Lundi 17 janvier, trois camions-citernes ont été touchés par des drones piégés à proximité des réservoirs de stockage de l’ADNOC, la compagnie pétrolière d’Abu Dhabi. L’explosion a fait trois morts, et six autres personnes ont été blessées. 

Représailles

« J’interprète cette attaque contre des infrastructures stratégiques comme un avertissement lancé par les houthistes aux Émiratis, en leur disant qu’ils les tiennent responsables de leurs récentes pertes dans les combats qui ont eu lieu dans la province de Chabwa », estime Adam Baron, enseignant-chercheur spécialiste du Yémen.

En effet, après être longtemps restés en retrait dans le conflit yéménite, les Emirats arabes unis (EAU) sont récemment revenus dans la mêlée, en apportant leur soutien aux brigades sunnites des « Géants », qui ont depuis peu repris la province de Chabwa aux houtistes.

Risque d’escalade

Selon certains spécialistes du conflit yéménite, « les Émirats devraient répondre par un accroissement de leur appui aux groupes armés qui sont leurs alliés au Yémen afin d’arracher d’autres défaites aux rebelles dans les provinces de Marib et d’al-Bayda ».

Mais les conséquences pourraient se répercuter au-delà des Emirats et du Yémen, puisque deux principaux alliés d’Abou Dabi ont déjà vivement dénoncé cette attaque. Washington a promis de « faire rendre des comptes » aux houtistes, tandis que Paris a « condamné fermement » l’attentat.

Et la réaction de la France n’est pas à prendre à la légère, puisque Paris et Abou Dabi sont liés par un accord de défense mutuelle depuis 2009. Celui-ci stipule que le « gouvernement de la République française s’engage à participer à la défense de la sécurité, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de l’État des Émirats arabes unis » et « à déployer les moyens et dispositifs définis en commun de nature à dissuader tout État qui tenterait de menacer la sécurité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’État des Émirats arabes unis ».

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