En déployant 7000 soldats supplémentaires à proximité de la frontière ukrainienne, Moscou vient de faire voler en éclat tout espoir de désescalade. Mais un conflit ouvert reste peu probable, les deux camps s’accusant, comme c’est le cas depuis plusieurs mois, de tous les maux.
Mauvaise foi russe
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a immédiatement dénoncé les provocations de Moscou, tandis que son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a appelé « tous les partenaires de l’Ukraine à condamner rapidement cette grave violation des accords de Minsk par la Russie dans un contexte sécuritaire déjà tendu ».
De son côté, Moscou a reporté la faute sur Kiev, lui reprochant exactement les même écarts. « Nous avons à maintes reprises prévenu qu’une concentration exagérée des forces armées ukrainiennes à proximité immédiate de la ligne de contact ajoutée à d’éventuelles provocations pourrait constituer un danger terrible. Nous voyons maintenant que d’épouvantables provocations sont en cours », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Mais l’OTAN n’est pas dupe. « Il y a pas mal d’officiers russes au Donbass et ils peuvent fomenter un prétexte. Nous suivons de près ce qui se passe et nous continuerons à exposer les plans et les actions de désinformation de la Russie pour lui compliquer la tâche et rendre plus difficile une invasion », a prévenu le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Arrogance de l’OTAN
De son côté, Moscou a dénoncé l’arrogance de l’alliance. « L’Otan adopte une position arrogante et provocatrice en menant une politique de la porte ouverte qui pousse les pays neutres à rejoindre l’Alliance », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, jeudi 17 février.
Par conséquent, « en l’absence de disposition de la partie américaine à s’entendre sur des garanties juridiques fermes pour notre sécurité, la Russie sera forcée de réagir, notamment par la mise en oeuvre de mesures à caractère militaire et technique », a prévenu la diplomatie russe.