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Guerre en Ukraine : les obusiers occidentaux sont entrés en action 

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Les canons américains M777 et français CAESAr (camion équipé d’un système d’artillerie) commencent à être utilisés sur les champs de bataille de l’est de l’Ukraine. Ils améliorent d’ores et déjà significativement les capacités de bombardement de l’armée ukrainienne.

M777, le plus facile à utiliser

« Les forces ukrainiennes pilonnent désormais les positions russes avec des systèmes d’artillerie occidentaux tout nouvellement acheminés », se félicite l’un des porte-paroles de l’armée ukrainienne.

Parmi les canons occidentaux fournis à l’Ukraine, c’est le M777 américain qui a été livré en plus grande quantité, avec 118 appareils déjà acheminés ou en cours de livraison. Devant être tractée par un camion ou déposée par un hélicoptère, cette pièce d’artillerie dépourvue de moteur semble toutefois extrêmement facile à manier.

« Au nom des hommes qui utilisent à présent le M777, je dirais que c’est comme passer du train à vapeur à la voiture électrique, se réjouissait lundi soir le capitaine ukrainien Dmytro Pletentchouk, l’un des responsables de l’administration militaire de Mykolaïv, le dernier bastion stratégique protégeant Odessa. « Ces systèmes sont maintenant utilisés par les forces armées ukrainiennes et ils le sont avec beaucoup de succès. Nos ennemis en sont très affectés ».

C’est notamment grâce à ces canons que « nous allons tenir Mykolaïv », assure Dmytro Pletentchouk. « Laissez-moi insister : disposer d’armes occidentales sur n’importe quelle partie de la ligne de front renforce considérablement notre position tactique et stratégique », ajoute le capitaine.

Le CAESAr, difficile à utiliser ?

Le 22 avril dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé la livraison de douze canons CAESAr à l’armée ukrainienne. Pour rappel, le CAESAr est un canon de 155 monté sur la plate-forme arrière d’un camion, mis en batterie par cinq soldats et pouvant tirer six obus par minutes, à une distance de 40 km. Comme le M777, le CAESAr peut également tirer des obus à guidage inertiel, tel que le M982 Excalibur.

Or, il aura apparemment fallu moins d’un mois pour acheminer les CAESAr dans l’est de l’Ukraine, une vidéo récemment publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » faisant état de leur utilisation par la 55e Brigade ukrainienne d’artillerie. « Pour Marioupol », peut-on en effet lire sur l’un des obus manipulés par les servants d’un CAESAr apparaissant sur la vidéo.

Toutefois, bien qu’il soit source de fierté en France, le CAESAr a moins bonne presse en Ukraine, où il est jugé difficile à utiliser. Dans un article publié par le New York Times lundi 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov affirme qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois », et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués ». A l’inverse des obusiers M777 américains.

Un reproche jugé infondé par le portail des sites associatifs de l’artillerie française, qui fait office de référence en la matière. « La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », avance le site, admettant tout de même que pour « prétendre servir sur un théâtre d’opérations, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir ».

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