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Les USA vont livrer des armes de longue portée à l’Ukraine

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D’abord opposée à cette idée, l’administration Biden a décidé de donner à l’Ukraine des armes de contre-batterie de type HIMARS pour pouvoir frapper les forces russes dans la profondeur. L’envoi de ces armes est toutefois conditionné à la promesse ukrainienne de ne pas s’en servir pour frapper le territoire russe. 

Revirement et revirement

Les Ukrainiens vont être ravis de recevoir ces armes, qu’ils réclamaient depuis des semaines, sans succès. Les Etats-Unis redoutaient en effet de confier de l’artillerie longue portée aux forces ukrainiennes, de peur de causer une escalade avec la Russie. 

« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps de nous donner des MLRS (Multiple Launch Rocket System) », déclarait encore Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, vendredi dernier. « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter », soulignait le conseiller. 

Et les arguments de Mykhaïlo Podoliak semblaient avoir été entendus, puisque le soir même le New York Times et CNN assuraient que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes, et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours. Toutefois, dès le lendemain, les annonces des médias américains avaient été réfutées par le porte-parole du Pentagone, John Kirby, qui indiquait qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment.

Joe Biden, est d’ailleurs allé plus loin encore dans ce revirement lundi 30 mai, coupant court à toute rumeur d’envoi d’artillerie longue portée. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait en effet tranché le président américain.

Et finalement, dans une tribune publiée le même jour dans le New York Times, Joe Biden a effectué un dernier revirement, en annonçant que les États-Unis allaient « fournir aux Ukrainiens des systèmes de missiles plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ».

« C’est une arme qui peut faire la différence »

Les systèmes de missiles en question devraient être des lance-roquettes mobiles montés sur des blindés légers, permettant de tirer de nombreux missiles en même temps, appelés Himars (High Mobility Artillery Rocket System).

« Comparés aux systèmes russes équivalents, les M142 HIMARS sont plus modernes, ce qui les rend plus rapides à positionner, pointer et déplacer permettant de tirer et de se déplacer avant de subir le feu adverse », précise Léo Péria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l’IFRI.

« Sur le papier c’est une arme qui peut faire la différence sur le terrain », abonde Cédric Mas, historien militaire et président de l’Institut Action Résilience. Mais les Ukrainiens sont en « grande difficulté » dans le Donbass, et « la guerre c’est beaucoup de mental », analyse le chercheur. Tout dépendra du délai d’acheminement de ces lance-roquettes. « Une fois de plus nous sommes rentrés dans une course contre la montre, insiste Cédric Mas, et « livrer des armes met du temps ».

Le conseiller adjoint à la sécurité nationale américain, Jonathan Finer, a révélé que Kiev « avait donné des garanties qu’il n’utiliserait pas les systèmes pour frapper en Russie ». Insuffisant selon Moscou, qui accuse Washington de « jeter de l’huile sur le feu »« La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien », dénonce le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

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