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Visites des dirigeants français, allemand et italien à Kiev

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Jeudi 16 juin, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, et le président du conseil italien Mario Draghi, accompagnés du président roumain Klaus Iohannis, se sont rendus à Kiev pour afficher leur soutien à l’Ukraine. Ils ont été reçus au palais présidentiel par Volodymyr Zelensky, à qui ils ont fait moult promesses. 

Question de l’adhésion à l’UE

A la tête du Conseil de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, Emmanuel Macron s’est d’abord érigé en porte-parole des quatre dirigeants concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. « Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l’adhésion » de Kiev à l’Union européenne, a déclaré jeudi le président français, émettant tout de même quelques réserves. « Ce statut sera assorti d’une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans et du voisinage, en particulier de la Moldavie », a précisé monsieur Macron. Il s’agit d’« une journée historique pour l’Europe », s’est de son côté félicité le président du Conseil italien, Mario Draghi.

La nouvelle a évidemment été bien accueillie par Volodymyr Zelensky, qui a choisi de faire table rase du passé. Interrogé sur la dernière sortie polémique d’Emmanuel Macron, qui prétendait ne pas vouloir « humilier Poutine », Zelensky a assuré qu’ils avaient « tourné cette page ». « Je considère votre visite comme celle d’amis », a déclaré le président ukrainien. « Nous donner le statut officiel de candidat constitue une chance historique de renforcer l’Europe. Notre plus grande force est l’union, dont dépend tout le reste », a-t-il ajouté.

Déplacement en « temps utile »

A ceux qui reprochent à Emmanuel Macron d’avoir trop tardé pour se rendre en Ukraine, l’Elysée rétorque que la visite devait se faire en « temps utile », c’est-à-dire juste avant le Conseil européen, qui aura lieu les 23 et 24 juin prochains.

Un conseiller présidentiel a d’ailleurs tenu à lever le doute quant à l’engagement d’Emmanuel Macron vis-à-vis de Kiev. « Nous souhaitons la victoire de l’Ukraine jusqu’au retour à son intégrité territoriale, ce qui inclut la Crimée. Ce n’est pas à nous de définir la victoire à la place du président Zelensky. Mais s’il décide à un moment donné de négocier, nous serons à ses côtés pour fournir des garanties de sécurité, car il s’agit de la sécurité du continent », a déclaré le conseiller. 

En visite à Irpin, Emmanuel Macron a ensuite rendu hommage au peuple ukrainien : « C’est ici que les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kiev. Vous avez les stigmates de la barbarie, les premières traces de ce que sont les crimes de guerre. Aujourd’hui, il faut que l’Ukraine puisse résister et l’emporter. L’Europe est à vos côtés et elle le restera autant qu’il le faudra, jusqu’à la victoire ».

Colère russe

Autant cette visite a été appréciée côté ukrainien, autant elle a suscité l’ire de Moscou, qui s’est exprimé par l’intermédiaire de l’ancien président russe, Dmitri Medvedev. « Les amateurs européens de grenouilles, de saucisses de foie et de spaghettis aiment visiter Kiev. Ce n’est d’aucune utilité », a publié l’ex-président sur Telegram. 

« Ils ont à nouveau promis l’adhésion à l’Union européenne, de vieux obusiers, ont bu un verre de gorilka et ont pris le train de retour, comme il y a cent ans. Et tout va bien », s’est ensuite moqué le pantin de Vladimir Poutine. « Tout cela ne rapproche pas l’Ukraine de la paix. Et l’heure tourne… ».

J’espère simplement que le trio européen « ne se concentrera pas uniquement sur le soutien à l’Ukraine en y injectant des armes, a de son côté déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. C’est inutile et cela va continuer à faire souffrir les gens. Nous espérons qu’ils utiliseront ces contacts pour encourager le président Zelensky à avoir un regard réaliste sur la situation ».

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