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L’Ukraine et la Moldavie obtiennent le statut de candidat à l’UE

Moldavie, UkraineMoldavie, Ukraine

Jeudi 23 juin, les vingt-sept Etats membres ont accordé à Kiev et Chisinau le statut de candidat à l’Union européenne. Cette décision, qualifiée de « moment historique » par le président du Conseil européen Charles Michel, marque le début d’un long et difficile processus d’adhésion. Cette procédure accélérée fait toutefois grincer des dents certains pays, qui n’ont pas bénéficié d’un tel traitement de faveur. 

Deux candidatures et une « perspective » de rejoindre l’UE

« Aujourd’hui marque une étape cruciale sur votre chemin vers l’UE », a twitté Charles Michel à l’attention de Volodymyr Zelensky et Maïa Sandu, la présidente moldave. « Il ne saurait y avoir de meilleur signe d’espoir pour les citoyens ukrainiens, moldaves et géorgiens en ces temps troublés, ajoute Charles Michel. Nous avons un avenir ensemble ».

« Aujourd’hui, vous avez pris l’une des décisions les plus importantes pour l’Ukraine depuis son indépendance il y a trente ans », a déclaré le président ukrainien. « C’est le plus grand pas vers le renforcement de l’Europe qui puisse être fait maintenant, à notre époque, et précisément dans le contexte de la guerre de Russie, qui met à l’épreuve notre capacité à préserver la liberté et l’unité. C’est le point de départ d’une nouvelle histoire pour l’Europe ». La présidente moldave a, elle, salué « une journée historique ».

La Géorgie n’a certes pas obtenu le statut de candidat, mais les Vingt-Sept lui ont reconnu la « perspective » de rejoindre un jour l’Union. « L’avenir de la Géorgie est au sein de l’UE », a déclaré Charles Michel. « Nous sommes prêts à travailler avec détermination au cours des prochains mois pour obtenir le statut de candidat» , a assuré la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili. 

Emmanuel Macron, qui assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE jusqu’à la fin du mois de juin, a salué « un geste politique » d’une « Europe forte et unie ». « Nous avons avancé à pas de géant » et envoyé un « signal très fort vis-à-vis de la Russie », s’est félicité le président français, vantant également le rôle de Kiev et Chisinau : « Tout cela, nous le devons au peuple ukrainien qui se bat pour défendre nos valeurs, leur souveraineté, leur intégrité territoriale, nous le devons aussi à la Moldavie compte tenu de sa situation politique, des déstabilisations qu’elle subit et de la générosité dont elle a su faire preuve ».

Colère des Balkans

Les représentants des pays des Balkans occidentaux, candidats de longue date, sont ressortis très en colère de la réunion. « Bel endroit, des gens sympas, de belles paroles, de belles images. Imaginez à quel point cela pourrait être plus agréable si les belles promesses étaient suivies d’effets », a notamment ironisé le Premier ministre albanais, Edi Rama. « C’est une honte qu’un pays de l’Otan, la Bulgarie, kidnappe deux autres pays de l’Otan, à savoir l’Albanie et la Macédoine du Nord, au milieu d’une guerre chaude et avec 26 autres pays immobiles dans une effrayante démonstration d’impuissance », a-t-il ajouté, dénonçant l’injustice liée au trop lourd processus d’adhésion, conditionné à l’unanimité des membres de l’UE.

« Plus l’UE ne donne pas un signe unifié et clair aux Balkans occidentaux, plus d’autres acteurs malveillants utiliseront cet espace et ce vide », a de son côté prévenu le président du Kosovo, Vjosa Osmani. 

Emmanuel Macron ne s’est pas pour autant montré rassurant ni compréhensif vis-à-vis des pays des Balkans. « Cela va prendre du temps. Et nous assistons à un phénomène de fatigue de l’élargissement », a-t-il prévenu, enchaînant sur une métaphore quelque peu bancale. « Nous devons réfléchir à la façon de stabiliser notre quartier. Et soyons honnêtes, peut-être que nous ne vivrons pas toujours dans la même maison, mais nous vivrons dans la même rue ».

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