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Assassinat de l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe

Shinzo AbeShinzo Abe

L’ancien Premier ministre Shinzo Abe a été la cible de plusieurs coups de feu vendredi 8 juillet, lors d’un rassemblement électoral à Nara, dans le sud du pays. Transporté en urgence à l’hôpital, l’ancien dirigeant est mort de ses blessures vendredi après-midi. 

« Absolument impardonnable »

« On a tiré sur l’ancien premier ministre vers 11h30 à Nara. Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L’état de santé de monsieur Abe est actuellement inconnu », a fait savoir vendredi matin le secrétaire général du gouvernement, Hirokazu Matsuno. « C’est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c’est absolument impardonnable », a pour sa part déclaré l’actuel premier ministre nippon, Fumio Kishida.

« Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière »a détaille la chaîne de télévision publique NHK. « Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée. Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque ».

Tireur identifié

Le suspect, un homme d’une quarantaine d’années nommé Tetsuya Yamagami, a reconnu les faits dans la journée, expliquant avoir tiré dans le dos de l’ancien Premier ministre à plusieurs reprises. « Le suspect a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu’il croyait que l’ancien Premier ministre Abe lui était lié », a fait savoir un haut responsable de la police de Nara.

L’homme aurait utilisé une arme artisanale, selon les autorités. « C’est ce qu’affirme le suspect, et nous avons établi que l’arme est clairement d’apparence artisanale, mais notre analyse est toujours en cours », a déclaré la police. 

Armes interdites

La nouvelle a été d’autant plus choquante pour les Japonais qu’il est quasiment impossible de se procurer une arme à feu dans leur pays. La réglementation est « l’une des plus strictes au monde », explique Yves Gollety, président de la chambre syndicale des armureries.

Ici, « l’arme utilisée a l’air d’être très artisanale », mais « ça n’a pas l’air d’être une fabrication de grande qualité », précise l’expert. « Son modèle se rapproche plus du piège à feu que d’une arme. Autrefois, ils mettaient des canons comme ça derrière les portes et reliés à ces dernières pour ne pas se faire cambrioler. Avec ce genre d’armes, il arrive fréquemment que le coup ne parte pas et qu’elle explose», explique-t-il. Malheureusement cette fois, le coup est parti. 

Indignation internationale

Côté français, le président Emmanuel Macron s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse » contre Shinzo Abe, et l’ambassade au Japon a fait part de sa « consternation » face à ce drame. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est lui aussi dit « consterné et attristé » par cette attaque « abjecte ».

Côté américain, l’ambassadeur Rahm Emmanuel a salué « un leader extraordinaire du Japon et un allié indéfectible des États-Unis », et le secrétaire d’Etat Antony Blinken a parlé d’« un moment très, très triste ».

Je suis « choqué et attristé par cette attaque lâche », monsieur Abe était un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques », a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.

A Moscou, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé un « crime monstrueux » et un « acte de terrorisme », tandis que le président russe Vladimir Poutine a lui déploré une « perte irréparable ».

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