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Pèlerinage pénitentiel du pape au Canada

pape, Canadapape, Canada

Dimanche 24 juillet, le souverain pontife François va entamer une visite historique de six jours au Canada. Un « pèlerinage pénitentiel » au cours duquel le pape va présenter des excuses aux autochtones pour le drame des pensionnats administrés par l’Eglise.

Depuis la fin du 19ème siècle jusque dans les années 90, plus de 150 000 enfants autochtones ont en effet été internés de force dans des pensionnats afin d’y être « rééduqués ». 6000 d’entre eux y ont perdu la vie, et presque tous ont été victimes de violences, parfois sexuelles.

Pas une première

En mars 2022 déjà, le pape François avait demandé pardon aux autochtones pour ce drame, se disant « profondément affligé » par « la conduite déplorable » de certains « membres de l’Église catholique ». 

« La chaîne qui transmettait les connaissances et les modes de vie, en union avec la terre, a été rompue par la colonisation qui a arraché sans respect beaucoup d’entre vous à votre milieu de vie et a tenté de vous conformer à une autre mentalité. Ainsi, votre identité et votre culture ont été blessées, de nombreuses familles ont été séparées, de nombreux enfants ont été victimes de cette action d’homologation, soutenue par l’idée que le progrès se fait par la colonisation idéologique, selon des programmes planifiés, plutôt que par le respect de la vie des peuples », avait reconnu le pape. 

« Je lui souhaite la bienvenue »

Ce déplacement suscite bien sûr de nombreuses attentes chez les autochtones, qui appréhendent la rencontre de différentes manières. « Je lui souhaite la bienvenue, se réjouit par exemple John Crier, l’un des survivants des pensionnats. Pour nous tous et le Canada, c’est l’occasion de pouvoir vraiment définir ce qu’est la réconciliation ».

En revanche d’autres trouvent cette visite insuffisante. « D’après ce que j’entends, c’est 52 minutes, ce n’est pas très long,s’inquiète Randy Ermineskin, chef de la nation Crie d’Ermineskin. Beaucoup de gens vont être déçus du temps qui leur est accordé parce que ce sont des années et des années de traumatisme ».

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