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Riyad « classe » l’affaire Khashoggi

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Suite à la visite de Joe Biden en Arabie Saoudite vendredi 15 juillet, au cours de laquelle le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a assuré que justice avait été rendue au journaliste Jamal Khashoggi, les autorités saoudiennes ont fait savoir samedi 16 que l’affaire était classée. 

« Tragédie pour l’Arabie saoudite »

Lors de sa rencontre vendredi avec Joe Biden, Mohammed Ben Salman « a expliqué qu’il s’agissait d’une tragédie pour l’Arabie saoudite », et que « les responsables avaient fait l’objet d’une enquête, avaient été confrontés à la justice et payaient désormais pour le crime », a fait savoir le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, vendredi.

Puis, interrogé sur les accusations du renseignement américain pointant la responsabilité du prince, le ministre a opté pour le cynisme. « Nous savons bien ce qu’avait conclu le renseignement à propos des armes de destruction massive de Saddam Hussein », a rappelé Adel Al-Jubeir, citant également les « erreurs » américaines à Abou Ghraib (tortures de prisonniers par des soldats américains).

Affaire classée

Estimant qu’une fois mentionnée par le président américain l’affaire était close, Riyad a fait savoir samedi qu’il s’agissait d’une « tragédie » sur laquelle il n’était plus la peine d’« épiloguer ». Toutefois, le président américain n’a pas semblé dupe, assurant le prince héritier d’une « réponse » si un tel crime « scandaleux » se reproduisait. « J’ai juste fait comprendre que si une telle chose se reproduit, ils auront cette réponse et bien plus encore », a déclaré Joe Biden devant la presse.

Insuffisant pour la veuve de Jamal Khashoggi, qui s’est servi du compte de son mari pour s’en prendre au président américain. « Est-ce ainsi que vous exigez comme promis de rendre des comptes pour mon meurtre ? », écrit-elle. « Le sang de la prochaine victime de MBS est sur vos mains ».

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