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L’Assemblée approuve l’adhésion des pays nordiques à l’Otan

Otan, FranceOtan, France

Mardi 2 août, le parlement français a ratifié les protocoles d’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan. Les députés de la majorité, les républicains, les socialistes et les écologistes ont approuvé ce texte, tandis que les insoumis et les communistes ont voté contre. Les députés du Rassemblement national, eux, se sont abstenus. 

« Positions claires et différentes »

Le vote du projet de loi « autorisant la ratification du protocole au Traité de l’Atlantique Nord sur l’accession de la République de Finlande et du Royaume de Suède » est une étape incontournable, et « il est fondamental que nous soyons à ce rendez-vous historique pour la sécurité européenne », a déclaré mardi soir la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, devant un hémicycle loin d’être rempli. 

Plus tard dans la soirée, peu avant minuit, le projet a toutefois été adopté à une large majorité (209 voix pour, 46 contre et environ cinquante abstentions), un résultat attestant d’une majorité présidentielle très soudée sur la question, et d’une Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) complètement divisée.

« Les positions des uns et des autres sont claires et différentes, elles sont connues, il n’y a pas lieu d’en faire un sujet », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, interrogé sur les divergences d’opinion sur cette question au sein de la Nupes. 

Pros-adhésion divisés

Les députés ayant voté en faveur de l’adhésion des deux pays nordiques l’ont toutefois fait avec plus ou moins d’enthousiasme, certains accueillant avec plaisir le retour en force des Etats-Unis sur le vieux continent, d’autres le voyant comme un mal nécessaire face à l’agressivité de Moscou. 

Pour le député socialiste Alain David (Gironde), par exemple, la nécessité d’élargir l’OTAN est une preuve de l’impuissance de l’Union européenne, qui n’offre pas assez de protection malgré l’article 42-7 du traité de Lisbonne, qui stipule qu’« au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ».

J’aimerais « que cet élargissement ne soit pas l’occasion de réduire nos ambitions de défense européenne », a donc insisté Alain David, immédiatement taclé par son collègue insoumis Aurélien Saintoul, qui dit voir une « contradiction flagrante » à voter ce texte « pour ceux qui défendent l’Europe de la défense ».

« Pour l’Otan c’est l’heure du réveil », a pour sa part salué le député de la majorité Jean-Louis Bourlanges, se réjouissant que « l’Amérique (soit) de retour ». Un enthousiasme loin d’être partagé pas les socialistes. « Ni moi ni mes collègues socialistes ne sommes devenus “Otan-thousiastes” ou “Otan-béats” », a tenu à rappeler Alain David.

Contres et neutres au diapason

« Depuis plusieurs décennies, l’Otan entretient par réflexe tensions avec la Russie pour justifier son existence », a déclaré le député polynésien communiste Tematai Le Gayic, tandis que son compère du RN, Laurent Jacobelli, arguait que « l’Otan est aussi la vitrine commerciale du complexe militaro-industriel des États-Unis d’Amérique »

Cette adhésion « envoie un signal de défi à la Russie, éloignant l’espoir de paix » et ramenant la diplomatie à un affrontement « bloc contre bloc », conclut le député d’extrême droite.

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