Site icon La Revue Internationale

Nancy Pelosi a atterri à Taïwan

PelosiPelosi

La présidente de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a atterri à Taïwan mardi 2 août. Il s’agit de la plus haute personnalité politique américaine à venir en visite sur l’île depuis son prédécesseur Newt Gingrich en 1997. La chine a immédiatement annoncé la tenue d’« actions militaires ciblées » en réponse à ce que Pékin considère comme une provocation.

Accueil à l’aéroport

Alors que Washington entretenait le flou sur la visite ou non de Nancy Pelosi à Taïwan durant sa tournée asiatique, il n’y a maintenant plus de doute possible, la cheffe des représentants ayant atterri à Taipei aux alentours de 16h45 heure de Paris (22h45 heure locale).

La présidente de la Chambre, âgée de 82 ans et rompue à l’exercice diplomatique, a été accueillie en grande pompe par le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, à l’aéroport de Songshan, à Taipei, juste à la sortie de son avion.

Soutien à la démocratie

« La visite de notre délégation parlementaire à Taïwan démontre le soutien inconditionnel de l’Amérique à la dynamique démocratie de Taïwan », a déclaré Nancy Pelosi dans un communiqué publié après l’atterrissage. « Les Etats-Unis continuent de s’opposer à tout effort visant à changer le statu quo » à Taïwan, et cette visite ne contrevient en « aucune façon » à notre politique, stipule le texte. Notre seul objectif est d’« être aux côtés de Taïwan où la démocratie est menacée », insiste la démocrate.

Moins diplomate, le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, insiste sur le fait que cette visite ne soulève « aucune question de violation de souveraineté » et qu’il n’y «aucune raison qu’elle serve de prétexte pour provoquer une crise ou un conflit ». « Nous allons nous assurer qu’elle va avoir une visite en toute sécurité », prévient-il.

Réponse de Pékin

Immédiatement après l’arrivée de la représentante, la Chine a annoncé conduire prochainement des « actions militaires ciblées ». Nous continuerons de « défendre résolument la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale et à fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes d’“indépendance de Taïwan”», a déclaré le porte-parole du ministère chinois de la Défense, Wu Qian.

Les États-Unis « tentent d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine », a dénoncé le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. Washington « ne cesse de déformer, d’obscurcir et de vider de tout sens le principe d’une seule Chine, d’intensifier ses échanges officiels avec Taïwan et d’encourager les activités séparatistes “indépendantistes” de Taïwan. Ces actions, comme jouer avec le feu, sont extrêmement dangereuses ». Accompagnant les menaces de Pékin, des « avions de chasse chinois Su-35 » ont « traversé le détroit de Taïwan », sans toutefois pousser plus loin les provocations.

Indifférence américaine

En réponse à l’agressivité de Pékin, les Etats-Unis, via la septième flotte, ont fait savoir qu’un de leurs porte-avions croisait dans la mer des Philippines, au sud de Taïwan. « USS Ronald Reagan et son groupe aéroporté effectuent une mission de routine dans l’ouest du Pacifique », a confirmé une responsable américaine sous couvert d’anonymat. De plus, selon l’Institut naval des Etats-Unis (USNI), un navire amphibie du corps des Marines (autrement dit un navire de débarquement, ou porte-hélicoptères), l’USS Tripoli, croise pour sa part à l’est de Taïwan.

Preuve de la tension extrême qui entoure cette visite, des centaines de milliers d’internautes ont suivi l’avion de Nancy Pelosi sur le site spécialisé Flightradar24, au point de faire planter la plateforme. « En raison d’un intérêt de suivi soutenu sans précédent pour SPAR19 (l’avion de Nancy Pelosi), les services Flightradar24 sont soumis à une charge extrêmement lourde. Certains utilisateurs peuvent actuellement rencontrer des problèmes d’accès au site, nos équipes travaillent à restaurer toutes les fonctionnalités à tous les utilisateurs le plus rapidement possible », a prévenu le site mardi.

Quitter la version mobile