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Fuites sur les gazoducs Nord Stream

Quatre fuites ont été repérées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, dans les zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède, en mer Baltique. L’Otan et la Russie ont immédiatement crié au sabotage, et demandé une enquête de l’ONU.

Quatre fuites

La première fuite a été repérée dans les eaux danoises, au large de l’île de Bornholm, lundi 26 septembre. Deux autres fuites sont ensuite apparues à la limite des eaux danoise et suédoise (une de chaque côté) mardi 27, et une quatrième a été signalée jeudi 29 septembre dans les eaux suédoises. Des incidents trop rares et rapprochés pour qu’il s’agisse d’un accident, selon l’ensemble des experts.

« Il est primordial d’enquêter sur les incidents et de faire toute la lumière sur les événements. Toute perturbation délibérée de l’infrastructure énergétique européenne active est inacceptable et entraînera la réponse la plus ferme possible », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen mardi soir. 

Moscou en appelle à l’ONU

Tout le monde s’accorde donc à dire, de Washington à Varsovie, en passant par Bruxelles et Moscou, qu’il s’agit d’un sabotage, mais pour l’heure, personne n’est officiellement pointé du doigt. « Nous voyons clairement que c’est un acte de sabotage, qui marque probablement la prochaine étape de l’escalade de la situation en Ukraine », estime le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, tandis que le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, dénonce lui « une attaque terroriste planifiée » (par Moscou). 

Mais le camp russe dénonce lui aussi ce sabotage, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, se disant « extrêmement préoccupé par ces nouvelles ». « La Russie a l’intention de convoquer une réunion officielle du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre des provocations concernant les gazoducs Nord Stream 1 et 2 », a d’ailleurs annoncé mercredi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

La diplomate a également sommé le président américain de clamer l’innocence de son pays, lui qui avait déclaré début février que Washington « mettrait fin » à Nord Stream 2 si Moscou intervenait militairement en Ukraine. « Le président américain est obligé de répondre à la question de savoir si les États-Unis ont mis à exécution leur menace », a-t-elle réclamé sur Telegram.

Réponse de l’Otan

L’Otan a répondu à Moscou jeudi, dénonçant des actes de sabotage « délibérés, inconsidérés et irresponsables » en mer Baltique. « Nous sommes engagés à assurer la dissuasion, à nous prémunir et à nous défendre face à l’utilisation, à des fins coercitives, du levier de l’énergie ou de tout autre procédé hybride par des acteurs étatiques ou non étatiques, a prévenu l’Otan dans un communiqué. Toute attaque délibérée contre les infrastructures critiques de pays de l’Alliance se verrait opposer une réponse unie et déterminée ».

« Les dommages subis par les gazoducs Nordstream 1 et Nordstream 2 dans les eaux internationales de la mer Baltique sont particulièrement préoccupants », poursuit le texte, évoquant « un danger pour la navigation » et « un grave préjudice environnemental ».

Toutefois, selon le spécialiste du gaz Thierry Bros, peu importe qui est responsable. « Pour l’Europe, quel que soit l’auteur, c’est un avertissement. On doit se préparer à bien surveiller nos pipelines  », prévient l’expert.

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