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L’aide militaire à Kiev divise aux Etats-Unis

A l’approche des midterms (élections de mi-mandat), la classe politique américaine, qui apportait jusqu’à présent un soutien quasi unanime à l’aide militaire à l’Ukraine, apparaît de plus en plus divisée sur la question. Les républicains sont désormais majoritairement contre, et de nombreux démocrates affichent leur hésitation.

Opposition des républicains

Côté républicain, les plus farouches opposants au soutien militaire à Kiev figurent parmi les Maga, l’aile nationaliste du Parti républicain surnommée ainsi en référence au slogan de campagne de Donald Trump (Make America Great Again). Et nombre de ces Maga pourraient entrer au Sénat et à la Chambre des Représentants à l’issue des élections de novembre. Parmi eux, JD Vance, candidat trumpiste au poste de sénateur de l’Ohio, affirmait par exemple, avant la guerre, qu’il « ne se souciait pas vraiment de ce qui arrive à l’Ukraine d’une manière ou d’une autre ».

Mais même les républicains plus mesurés, tel le chef du groupe à la Chambre, Kevin McCarthy, sont réticents à prolonger cette aide. « Je pense que si l’on s’installe dans une récession, les gens ne vont pas vouloir faire un chèque en blanc à l’Ukraine… Il y a tout ce dont l’Administration Biden ne s’occupe pas au niveau national… Comme sécuriser notre frontière… Et les gens commencent à peser le pour et le contre. L’Ukraine est importante, mais en même temps, ça ne peut pas être la seule politique et ça ne peut pas être un chèque en blanc », a récemment déclaré monsieur McCarthy sur le site conservateur Punchbowl.

La représentante républicaine de Floride, Kat Cammack, abonde également en ce sens, reconnaissant avoir le cœur brisé pour le peuple ukrainien, mais ne prévoyant pas de voter pour de nouvelles aides. « C’est comme les vidéos de sécurité avant le décollage en avion : il faut mettre son propre masque à oxygène avant d’aider les autres », illustre-t-elle. Or « je ne pense pas que je puisse en tant que législatrice soutenir des milliards et des milliards de dollars qui partent à l’étranger alors que nous avons des besoins aussi criants chez nous ».

Division du camp démocrate

Lundi 24 octobre, l’aile gauche du parti démocrate à fait parvenir une lettre à Joe Biden lui réclamant de revoir sa stratégie en « couplant le soutien militaire et économique que les États-Unis ont apporté à l’Ukraine avec une diplomatie vigoureuse… Pour rechercher un cadre réaliste pour un cessez-le-feu ».

La guerre en Ukraine a « alimenté l’inflation et les prix élevés du carburant pour les Américains ces derniers mois… Si la situation en Ukraine se stabilise… Elle entraînera probablement une baisse des prix mondiaux du pétrole », stipule la lettre. « Nous pensons également qu’il est dans l’intérêt de l’Ukraine, des États-Unis et du monde d’éviter un conflit prolongé… L’alternative à la diplomatie est une guerre longue, avec ses certitudes et ses risques catastrophiques et inconnus ».

Mais cette demande de pourparlers avec Moscou, car c’est de cela qu’il s’agit, a immédiatement été dénoncée par le reste du parti, conduisant les auteurs à retirer leur réclamation. 

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