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Moscou accuse Kiev de préparer une « bombe sale »

September 22, 2022, Kyiv, Ukraine: Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy, delivers his nightly address to the nation marking day 211 of the Russian invasion via video link from the Mariinskyi Palace, September 22, 2022 in Kyiv Ukraine. (Credit Image: © Ukrainian Presidential Press Off/Planet Pix via ZUMA Press Wire)

Lundi 24 octobre, les autorités russes ont de nouveau accusé l’Ukraine de préparer une bombe sale, assurant cette fois qu’elle était entrée « dans la phase finale » de sa fabricationLes Ukrainiens et leurs alliés ont aussitôt dénoncé une manœuvre de Moscou pour éventuellement légitimer le recours à une arme non-conventionnelle.

Accusation russe

« Selon les informations dont nous disposons, deux organisations ukrainiennes ont des instructions spécifiques pour fabriquer la soi-disant “bombe sale”. Leur travail est entré dans la phase finale », a accusé lundi le général Igor Kirillov, responsable au sein de l’armée russe des substances radioactives, chimiques et biologiques.

Et selon le général, l’Ukraine aurait volontairement laissé fuiter l’information pour piéger Moscou. « Le but de cette provocation est d’accuser la Russie d’utiliser des armes de destruction massive en Ukraine et de lancer ainsi une puissante campagne antirusse dans le monde », a affirmé Igor Kirillov dans un communiqué.

Démentis ukrainien et occidental

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a immédiatement dénoncé un comportement « absurde » et « dangereux » des autorités russes, réclamant une réponse « aussi dure que possible » de la part de ses alliés occidentaux. Et la réponse s’est faite immédiate, sous la forme d’un communiqué commun entre Paris, Londres et Washington publié lundi. 

« Nous rejetons les allégations de la Russie selon lesquelles l’Ukraine se prépare à utiliser une “bombe sale” sur son propre territoire. Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade. Nous rejetons plus généralement tout prétexte d’escalade de la part de la Russie », ont indiqué les ministres de la diplomatie française, britannique et américaine dans cette déclaration conjointe. 

Débat sémantique

« Une “bombe sale” n’est pas une arme de destruction massive mais une “arme de perturbation massive” qui vise principalement à contaminer et faire peur », a rappelé lundi la commission de régulation nucléaire américaine (US NRC). Mais cela serait suffisant pour entrainer les représailles nucléaires de Moscou. 

« La détonation d’un engin explosif radioactif entraînerait inévitablement la contamination de la zone sur une superficie pouvant atteindre plusieurs milliers de mètres carrés », a déclaré lundi le lieutenant général Igor Kirillov, ajoutant qu’avec une telle bombe Kiev cherchait certainement à « intimider la population locale et augmenter le flux de réfugiés à travers l’Europe ».

Un autre haut gradé russe, le général Andreï Gouroulev, également membre de la Douma d’État, a rappelé qu’une telle arme pourrait justifier des représailles nucléaires. « Notre doctrine dit que si quelque chose explosait dans les régions russes, nous répondrions immédiatement à cette provocation par une frappe nucléaire », a ainsi prévenu le général.

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