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Point sur les armes françaises envoyées en Ukraine

Depuis le début de la guerre, Paris aurait alloué un soutien militaire de 230 millions d’euros à Kiev, sous forme de différents matériels comme les canons Caesar et TR-F1, les lance-roquettes unitaires, plusieurs sortes de missiles, et des véhicules blindés. 

Accent mis sur l’artillerie

Le matériel le plus médiatisé est bien sûr le canon Caesar, fleuron de l’industrie de l’armement française, déjà éprouvé au combat en Irak contre l’État islamique et au Mali. « Il autorise une manœuvre dynamique des feux en se déplaçant rapidement, tout en évitant les tirs de contrebatterie. Ce système standard de l’artillerie française est limité à 77 exemplaires à ce jour dans les forces », explique un spécialiste de l’armement français. 

Paris a également donné quelques canons tractés TR-F1 à Kiev, dont « les derniers exemplaires ont été retirés du service en 2010 ». Moins pratiques que les Caesar (autotractés), ce canon « doit être mis en place par tracteur lourd et par un petit moteur auxiliaire », précise l’expert.

Il y a quelques jours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a révélé que la France étudiait également « la livraison de missiles sol-sol comme le LRU » à l’Ukraine. « Le système se situe entre les 155 tactiques et les HIMARS délivrés par les Américains. Il est utile pour de la contrebatterie et pour des tirs en interdiction de zone sous réserve d’être intégrée dans une ‘Kill Chain’ capable de repérer la cible et la suivre à longue distance », précise le spécialiste.

Quelques missiles

Outre l’artillerie au sens propre, la France a également livré des missiles à l’Ukraine, parmi lesquels des armes antichars Milan et des systèmes sol-air Crotale. Le Milan « fait partie de la trame antichar des unités d’infanterie. C’est un très bon engin entré en service dans les années 1970 et régulièrement amélioré depuis. Bien que filoguidé, il reste très efficace dans la zone des 2000m contre un blindé lourd ou une fortification de campagne. Il peut être tiré d’un poste au sol ou sur plate-forme mobile », précise notre expert.

Le Crotale, quant à lui, comporte une batterie de 8 missiles sol-air d’une portée de plus de 11 km et allant à une vitesse de Mach 3,5. « Ils seront particulièrement utiles dans la lutte anti-drones et contre les bombardements aériens », s’enorgueillit Sébastien Lecornu. L’expert, pour sa part, se montre plus nuancé : « Le nombre et la valeur de ces engins sont faibles. Mais ils contribuent à donner aux forces ukrainiennes la possibilité d’armer des petites bulles antiaériennes montées en complément des dotations initiales d’origine russe (S-300) qui s’usent dans les combats. L’effort principal sera fourni par les Américains pour la mise en réseau progressive de l’ensemble de ces bulles pour l’instant dispersées. Il faudra du temps ».

Un seul modèle de véhicule 

En termes de cavalerie, la France a livré une soixantaine de VAB (véhicule de l’avant blindé) à l’Ukraine. « C’est une camionnette blindée de transport de troupe utilisée pour amener une section de combat dans le voisinage de sa zone d’engagement, le combat se poursuivant à pied après débarquement. Le véhicule est faiblement blindé et ne dispose au mieux que d’une mitrailleuse de 12,7 mm. Pour la couverture de l’avance du groupe sur 800 m, pas plus. Le problème, là aussi, sera le maintien en condition opérationnelle d’engins anciens et au potentiel déjà bien entamé par leurs engagements précédents en Afrique ou en Afghanistan », détaille l’expert.

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