L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a récemment confirmé que l’Iran produisait désormais de l’uranium enrichi à 60 %, et donc que le pays serait bientôt capable de produire la bombe nucléaire.
Issue prévisible
Pour la plupart des experts, les pourparlers sur le nucléaire iranien n’avaient aucun chance d’aboutir, notamment en raison de l’obstination de Téhéran à constamment ajouter de nouvelles conditions à l’accord. « Le régime iranien a eu maintes occasions depuis mars 2021 pour démontrer qu’il voulait un accord, mais il ne l’a pas fait. Chaque fois qu’on était proches d’un accord, une nouvelle demande est survenue, qui n’avait rien à voir avec l’accord nucléaire », résume Robert Malley, envoyé spécial de Donald Trump en Iran.
« Le régime iranien ne peut pas changer ses piliers idéologiques. Au lieu de décroître, la pression va augmenter. Il y a dix ans, le pouvoir jurait ne pas vouloir la bombe nucléaire. Aujourd’hui, il parle ouvertement de l’enrichissement à 90 % (la dernière étape, celle du niveau militaire) », explique un bon connaisseur du dossier ayant pris part aux négociations.
Risque de conflit
« Le JCPOA était la meilleure option pour encadrer le programme iranien. Mais ça n’a pas marché. Et l’option dont nous nous sommes jusque-là contentés – pas de deal, pas de crise – n’est plus tenable depuis que l’Iran a franchi les lignes rouges les unes après les autres », résume cette même source. Désormais, « les deux parties, Iran et États-Unis, sont en autopilotage vers la confrontation, prévient un diplomate proche du dossier. Même si l’Iran abandonne ses préconditions, je vois mal comment Joe Biden accepterait un deal avec un régime jugé criminel et répressif ».
« Nous estimons que la voie diplomatique est la meilleure. Mais si on ne peut pas, Joe Biden a été très clai r: d’autres outils seront utilisés. Il faudra un jour ou l’autre résoudre la question des avancées dangereuses de l’Iran », a d’ailleurs récemment laissé entendre Robert Malley.