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Moscou continue sa conquête de l’espace

Selon une note du Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA), rattaché à l’Armée de l’Air et de l’Espace, la Russie aurait envoyé 13 satellites en orbite depuis le début de l’année, dont 11 seraient à vocation militaire.

Retard à rattraper

« La Russie essaie de relancer son industrie spatiale depuis qu’elle a pris du retard dans les années 1990 à la suite de la chute de l’URSS », explique Paul Wohrer, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). « Moscou s’applique à retrouver son rang de puissance spatiale militaire en maîtrisant le spectre des activités militaires en orbite basse », soit entre 300 et 2000 kilomètres. 

« Comme chez les Occidentaux, la Russie tend vers l’arsenalisation et la militarisation active de l’espace, avec en parallèle le développement d’une nouvelle capacité des satellites à se déplacer et à monter des opérations de rendez-vous et de proximité », ajoute Paul Wohrer. « On voit qu’il se passe de plus en plus de choses entre les satellites, confirmeBéatrice Hainaut capitaine de l’armée de l’air et de l’espace, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM). Il y a l’idée de mettre des caméras directement sur les satellites pour qu’on ait une vision des autres satellites ».

Conséquences de la guerre

Toutefois, il y a fort à parier que les conséquences de la guerre et des sanctions occidentales en découlant se feront bientôt sentir, et que Moscou ne pourra pas maintenir sa fréquence de lancements. « L’augmentation de sa cadence de lancement pourrait toutefois être problématique dans le contexte actuel des sanctions économiques », pointent les experts du CESA. « En effet, il est probable que les satellites lancés ces derniers temps aient été produits avant la crise ukrainienne. La question est alors de savoir si l’industrie spatiale russe est toujours capable d’en produire et de tenir ce rythme soutenu de lancements ».

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