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La tension monte entre la Serbie et le Kosovo

Suite à de nouvelles tensions entre la minorité serbe du nord du Kosovo et les autorités kosovares, le gouvernement de Belgrade a décidé de relever le niveau d’alerte de l’armée serbe. Dans le même temps Pristina (capitale du Kosovo) dénonce les exactions de « bandes criminelles » issues de minorités serbes agissant pour le compte de Belgrade, voire de Moscou. 

Belgrade et Pristina se rejettent la faute

Lundi 26 décembre, Milos Vučević, le ministre serbe de la Défense, a annoncé que le président serbe, Aleksandar Vučić, venait de placer l’armée en état d’alerte maximum. « Le président de Serbie, en tant que commandant en chef, a ordonné à l’armée serbe d’être au plus haut niveau de préparation au combat, c’est-à-dire au niveau de l’utilisation de la force armée », a déclaré le ministre. Il s’agit de « protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie ainsi que tous les citoyens serbes où qu’ils vivent », a ensuite fait savoir Milos Vučević, ajoutant : « Il n’y a pas de raison de paniquer, mais il y a des raisons de s’inquiéter ».

En effet, « il semble que la Serbie soit la seule partie intéressée à parler, à faire des arrangements politiques, à tenir un millier de réunions jusqu’à ce qu’un accord ou une solution soit trouvé, alors que l’autre partie fait constamment des démarches risquées et unilatérales, exacerbe les tensions et mène vers une nouvelle escalade dans le but clair de procéder à un nettoyage ethnique au Kosovo-Metohija et d’expulser les quelques Serbes restants de notre territoire séculaire », insiste le ministre. 

De son côté, Pristina assimile les contestataires serbes à des « bandes criminelles », et dénonce un complot orchestré par Belgrade et Moscou. « C’est précisément la Serbie, influencée par la Russie, qui a relevé l’état de préparation de ses troupes et qui ordonne l’érection de nouvelles barricades, afin de justifier et de protéger les groupes criminels qui terrorisent… les citoyens d’origine serbe vivant au Kosovo », accuse Xhelal Svecla, le ministre kosovar de l’Intérieur.

Comme un air de guerre froide

Et Moscou est en effet partie prenante dans cette affaire, en atteste la récente déclaration du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Nous suivons « très attentivement ce qui se passe et comment les droits des Serbes sont assurés. Nous avons des relations très étroites d’alliés, historiques et spirituelles » avec Belgrade, qui pourra compter sur notre soutien, a assuré le porte-parole. « Bien sûr, nous soutenons la Serbie dans les actions qu’elle entreprend ».

Et pendant que les Russes sont une nouvelle fois prêts à partir en guerre, les Occidentaux appellent, comme de coutume, à la désescalade. Américains et Européens ont ainsi publié un communiqué commun appelant « tout le monde à faire preuve du maximum de retenue et à prendre des mesures immédiates pour une désescalade sans condition de la situation », et exhortant les deux parties à « s’abstenir de toute provocation, menace ou intimidation ». 

« Nous travaillons avec le président Vučić (Serbie) et le Premier ministre Kurti (Kosovo) pour trouver une solution politique afin d’apaiser les tensions et parvenir à une avancée dans l’intérêt de la stabilité, de la sécurité et du bien-être de toutes les populations locales », ajoute le document.

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