Site icon La Revue Internationale

Désaccord à Ramstein 

RamsteinRamstein

Les représentants des 50 Etats (membres de l’Otan et autres) soutenant l’effort de guerre contre la Russie se sont réunis à Ramstein, en Allemagne, pour discuter des prochaines aides à fournir à l’Ukraine. De nombreuses décisions ont été prises, mais des désaccords, concernant les chars par exemple, demeurent. 

Le temps presse

La réunion a débuté par un discours de Volodymyr Zelensky en visioconférence, au cours duquel le président ukrainien a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. « Avons-nous beaucoup de temps? Non. La terreur ne permet pas la discussion », a-t-il déclaré, ajoutant que la guerre de Vladimir Poutine n’autorisait « aucun délai ». « Le temps est une arme » pour Moscou. « Nous devons accélérer », insiste Zelensky. 

Est ensuite venu le tour du secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, qui a lui aussi enjoint les participants à accélérer la cadence. « La Russie se regroupe, recrute, essaie de se rééquiper. Ce n’est pas le moment de ralentir. Il est temps d’aller plus loin. Le peuple ukrainien nous regarde », a-t-il déclaré lors de la réunion. 

Intransigeance allemande

« Les positions sont loin d’être aussi homogènes qu’on pourrait le penser », a rapidement nuancé le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius. Celui-ci vient d’être nommé jeudi 19 janvier suite à la démission prématurée de l’ancienne ministre, Christine Lambrecht.

Monsieur Pistorius faisait ici référence à l’intransigeance de l’Allemagne vis-à-vis des Leopard 2, qui non seulement refuse d’envoyer ses chars, mais s’oppose également à ce que d’autres pays en envoient. En effet, les Leopard 2 étant de conception allemande, les autres Etats en possédant et voulant les envoyer en Ukraine, comme la Pologne et la Finlande, doivent au préalable obtenir l’accord de Berlin, qui s’y refuse. 

Or, l’utilisation en Ukraine de ces chars fabriqués en grand nombre faciliterait le soutien en pièces détachées sur le champ de bataille, contrairement à l’utilisation du Challenger britannique ou du Leclerc français, tous deux fabriqués en peu d’exemplaires. Nous examinons « toutes les demandes, mais la disponibilité des Leclerc n’est pas très bonne », explique-t-on côté français. Or pour être efficaces, les quantités d’armes livrées doivent être « significatives ».

Offensive ukrainienne encore possible

Les participants à la réunion ont également discuté de la situation sur le champs de bataille. « D’un point de vue militaire, je maintiens qu’il sera très très difficile d’expulser les forces russes de toutes les zones d’Ukraine occupées cette année », a confirmé le chef d’état-major américain, le général Milley.

Le secrétaire d’État à la Défense, Lloyd Austin, a toutefois laissé entendre qu’une offensive ukrainienne était encore possible « entre maintenant et le printemps ». « Ce n’est pas une longue période et nous devons réunir les bonnes capacités », a-t-il déclaré. Un avis partagé par l’Institute for the Study of War (ISW), qui estime que « l’Ukraine continue d’avoir une fenêtre d’opportunité jusqu’à l’été si l’Occident lui fournit le soutien nécessaire ».

Quitter la version mobile