Mercredi 18 janvier, le ministre de l’Intérieur ukrainien, Denys Monastyrsky, et quinze autres personnes ont trouvé la mort dans un accident d’hélicoptère à Brovary, dans la banlieue est de Kiev. Deux enfants figurent également parmi les victimes.
Circonstances floues
« Nous étudions toutes les pistes possibles. L’enquête préliminaire a été confiée aux enquêteurs des services de sécurité », a déclaré dans un communiqué le procureur général ukrainien, Andriy Kostin.
L’enquête devrait toutefois prendre un certain temps, selon un porte-parole de l’armée de l’air. « Je pense qu’une commission d’Etat sera créée. Elle comprendra divers experts de l’aviation. Ils enquêteront sur les causes et les facteurs » qui ont causé l’incident.
De leur côté, les Services de sécurité ukrainiens envisagent toutes les pistes, y compris une « action délibérée de destruction ». « Qu’il s’agisse d’un sabotage, d’un dysfonctionnement de l’équipement ou d’une violation des règles de sécurité des vols, nous le saurons bientôt », assure Anton Gerashchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur.
« Grande perte pour le gouvernement »
« Le but de ce vol était d’aller vers l’un des points chauds de notre pays où se déroulent les combats. Le ministre de l’Intérieur s’y rendait », a fait savoir le chef adjoint du cabinet de la présidence, Kyrylo Timochenko, à la télévision ukrainienne.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, lui, déploré une tragédie, et promis de faire toute la lumière sur les circonstances de l’incident. « Tragédie à Brovary. Une grande perte pour le gouvernement et tout l’État » ukrainien, a-t-il publié sur Telegram, appelant à la « création immédiate d’un groupe spécial pour une enquête détaillée sur les circonstances du drame ». « Mes collègues, mes amis. Quelle perte tragique. Sincères condoléances à leurs familles », a également twitté Anton Gerachtchenko, un conseiller de Denys Monastyrsky.
Il s’agissait d’un « engin du service des situations d’Ukraine (pompiers, démineurs, protection civile…), explique Clara Marchaud, correspondante au Figaro. L’agence dépend du Ministère de l’Intérieur de Denys Monastyrsky ». « Pour le contexte, les officiels se déplacent souvent en hélicoptère. Depuis le début de l’invasion, ils doivent voler très bas pour éviter d’être repérés ou descendus par les missiles russes. En avril, un avion avait eu un accident vers Zaporijia ».
Réactions internationales
Du côté de l’union, le président du Conseil européen, Charles Michel, a déploré mercredi le décès d’« un grand ami de l’UE », exprimant ses « plus sincères condoléances » au peuple ukrainien. « Nous nous associons à la douleur de l’Ukraine », a-t-il écrit sur Twitter.
Cela montre « de nouveau l’immense tribut que l’Ukraine paie dans cette guerre », a pour sa part estimé le chancelier allemand Olaf Scholz, lui aussi sur Twitter. « Nos pensées en cette triste journée vont aux proches des victimes et aux blessés », ainsi qu’au président Zelensky, « qui a perdu aujourd’hui son ministre de l’Intérieur ».
« Pensées pour toutes les victimes de ce terrible événement survenu à proximité d’une école maternelle, pour les enfants et les familles », a tweeté Emmanuel Macron. « La France présente ses condoléances à ses amis ukrainiens ».