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Guerre des ballons entre Washington et Pékin

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Quatre ballons-espions chinois ont été abattus au-dessus de l’Amérique du Nord ces derniers jours. Les raisons de cette « invasion » suscitent donc de nombreuses questions, mais il pourrait simplement s’agir de représailles, Pékin accusant Washington d’avoir envoyé de nombreux ballons survoler son territoire l’année passée. 

Quatre ballons en 8 jours

Samedi 4 février, le premier ballon chinois a été abattu par un F-22 Raptor au large de la Virginie, après avoir traversé les Etats-unis d’ouest en est. Un autre objet a ensuite été abattu le 10 février. « Sur ordre du président », l’armée américaine a abattu un « objet volant  à haute altitude » au-dessus de l’Alaska, a fait savoir le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby. « Nous ne savons pas qui en est le propriétaire, si c’est un État ou une entreprise ou un particulier, nous ne le savons pas. Et nous ne comprenons pour l’heure pas son usage ».

Ensuite, samedi 11 février, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé que deux avions américains et deux avions canadiens avaient mené une mission conjointe pour abattre un troisième « objet non identifié violant l’espace aérien canadien ». Enfin, dimanche 12 février, deux F-16 américains ont détruit un objet « de forme cylindrique » à environ 6000 mètres d’altitude au-dessus du lac Huron, dans le Michigan.

Différents types d’appareils

Selon un haut gradé américain, le premier ballon chinois était haut de 60 mètres et portait « de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et géolocaliser des communications ». Il était également « équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de multiples capteurs collectant du renseignement ».

Le deuxième ballon avait « la taille d’une petite voiture », et était dépourvu de systèmes de commande ou de propulsion, selon John Kirby. Le troisième objet était un « appareil cylindrique », selon la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand. Et le quatrième était « octogonal » et « sans nacelle apparente », d’après l’administration américaine. 

« Ce n’est probablement que différents types de ballons ou de dirigeables. Des dirigeables en forme d’obus, qui sont plus manœuvrables que les ballons qui dérivent avec le vent », explique Xavier Tytelman, ancien pilote de l’armée française.

Raison de leur présence

La plupart des experts s’accordent à dire qu’il pourrait s’agir de la première vague d’une opération majeure d’espionnage chinoise, visant à recenser les capacités militaires nord-américaines en vue d’une possible invasion de Taïwan. Mais certains spécialistes sont plus nuancés. « Pour les petits ballons, c’est également possible qu’ils fassent partie de projets de fin d’année d’ingénieurs par exemple, ou de super passionnés», suggère Xavier Tytelman.

Toutefois, il pourrait également s’agir de représailles chinoises, Pékin accusant Washington d’avoir violé son espace aérien plus d’une dizaine de fois depuis début 2022. « Rien que depuis l’année dernière, des ballons américains ont survolé la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation », se défend le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, qui précise que  ces incursions ont été gérées par Pékin de manière « responsable et professionnelle ».

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