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Nouvelle crise franco-algérienne

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Lundi 6 février, la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, porte-parole du mouvement d’opposition Barakat!, a été exfiltré par et vers la France. Cette décision unilatérale a suscité la colère d’Alger, qui dénonce « exfiltration clandestine et illégale ».

Paris relativise

La militante avait d’abord été interpellée par la police algérienne avant d’être placée sous la protection du consulat français, qui l’a exfiltré lundi. « Je suis chez moi là où je ne vois pas la valse des journalistes en prison et des militants sans cesse malmenés pour des broutilles. Je suis chez moi partout dans le monde mais un peu plus là où je peux être moi sans avoir à être malmenée sans cesse juste pour quelques mots et une poignée de réflexions », a fait savoir Amira Bouraoui une fois revenue en France.

Le ministère des Affaires étrangères a de son côté déclaré que l’ambassade de France à Tunis n’avait « fait qu’accompagner la demande d’Amira Bouraoui » et que rien n’avait été décidé à Alger. « Pour notre part, nous entendons continuer à travailler à l’approfondissement de notre relation bilatérale », ajoute le porte-parole du ministère, François Delmas.

Colère d’Alger

De son côté, Alger a immédiatement dénoncé une « violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’État français », et condamné une « exfiltration clandestine et illégale ».

Les médias algériens s’en sont également donné à coeur joie, accusant Paris d’« hégémonie mesquine » dans « une forme à la fois insultante et irresponsable de paternalisme, dont la composante purement néocolonialiste n’est même pas dissimulée ». Les Français sont « inaptes à comprendre que dans le sud de la Méditerranée, s’impose une nation émancipée qui ni ne négocie son honneur ni ne troque sa souveraineté contre des dividendes politico-économiques », peut-on lire dans le quotidien officiel du gouvernement, el-Moudjahid. « Aujourd’hui, les relations algéro-françaises  sont objectivement suspendues et le grand espoir suscité par la visite du président Macron en Algérie est réduit à zéro », abonde L’Expression.

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