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Rencontre au sommet à Munich 

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Vendredi 17 février, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont tous deux prononcé des discours forts, l’un centré sur l’aide à fournir à Kiev, l’autre fondé sur la résistance à Moscou.

« Leadership » allemand

« Nous assumons la responsabilité qu’un pays de la taille, de la situation et de la puissance économique de l’Allemagne doit endosser à une époque comme celle-ci », a déclaré vendredi le chancelier allemand, dénonçant la lenteur de ses alliés, qui après avoir critiqué Berlin durant des semaines rechignaient désormais à envoyer leurs chars. 

L’opinion publique comprend « que le gouvernement doit prendre une décision et ne peut pas laisser l’Ukraine seule », ajoute Olaf Scholz. A cette fin, « nous fournissons des armes, des munitions et d’autres équipements militaires ultramodernes – plus que tout autre pays d’Europe continentale », pointe-t-il. 

Cette guerre pourrait « durer plusieurs années », mais « ce ne sont pas nos livraisons d’armes qui prolongent la guerre. C’est le contraire qui est vrai  », estime le chancelier. « Plus tôt le président Poutine comprendra que ses buts impérialistes ne seront pas atteints, plus la chance d’un retrait des forces d’occupation sera forte ».

Mais malgré le « leadership » allemand en matière d’aide à l’Ukraine, Olaf Scholz reste prudent concernant l’envoi d’avions de combat. « Nous ferions bien de peser soigneusement toutes les conséquences de nos actes… il faut privilégier la prudence par rapport à la précipitation, la cohésion plutôt que l’action en solo », plaide le chancelier allemand.

Vaincre sans humilier la Russie

Peu loquace sur l’aide à apporter à Kiev, Emmanuel Macron a lui plutôt cherché à taper sur Moscou. « La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre… L’agression russe doit échouer », a-t-il déclaré. Moscou, « qui n’a pas digéré la chute de l’empire soviétique », poursuit le « rêve fou » de reconstituer son empire. « Il va falloir durer… Nous sommes prêts à intensifier nos efforts », a-t-il prévenu. « Il faut réinvestir dans notre défense, accélérer notre capacité à produire sur le sol européen », insiste le président français. Le « réarmement » doit être « mental » mais aussi « matériel ». 

« L’heure aujourd’hui n’est pas au dialogue », a ensuite tranché Emmanuel Macron. Il faut « forcer la Russie à être à la table des négociations aux conditions de l’Ukraine ». Pour ce faire la France, en tant que « puissance de médiation », joue un rôle important, mais l’Europe « doit prendre sa place à la table des négociations ». 

Il ne faut toutefois pas « humilier » la Russie, nuance Emmanuel Macron. « Il faut préparer dès maintenant les conditions et les termes de la paix », insiste-t-il, rappelant : « Aucun d’entre nous ne changera la géographie, la Russie sera toujours sur le continent européen ». Il ne peut donc y avoir « de paix durable et complète sur le continent sans embrasser la question russe ».

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