Le président américain Joe Biden et les Premiers ministres britannique Rishi Sunak et australien Anthony Albanese se sont réunis lundi à San Diego pour sceller l’alliance de défense Aukus. Pékin et Moscou ont immédiatement dénoncé ne « voie dangereuse », pouvant conduire à de « longues années de confrontation ».
Coopération « sans précédent »
Avec Aukus, « nous nous mettons dans la meilleure position qui soit pour faire face ensemble aux défis d’aujourd’hui et de demain », et assurer que « la zone indo-pacifique reste libre et ouverte » a déclaré lundi le président américain Joe Biden, annonçant une coopération « sans précédent » avec les « meilleurs amis » que les Etats-Unis puissent avoir.
Il s’agit d’« un engagement sur des décennies, et peut-être même un siècle », ajoute le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Notre objectif ici n’est pas « de partir en guerre »,mais « de dissuader tout conflit ». « Nous sommes très sereins à propos de la manière dont nous avons conçu l’alliance AUKUS », affirme le conseiller, pour qui le but des Etats-Unis est d’assurer « la paix et la stabilité dans la région indo-pacifique ».
Côté britannique, le Premier ministre Rishi Sunak a déclaré qu’avec Aukus le Royaume-Uni s’engageait dans « l’accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations ». Le Premier ministre Anthony Albanese a lui souligné que l’Australie faisait là « le plus grand investissement » de défense de son histoire, qui devrait par ailleurs coûter près de quarante milliards de dollars, et générer environ 20 000 emplois en Australie. « Il existe des risques dans la manière d’administrer le personnel, construire les lignes de production, gérer les approvisionnements et la maintenance, prévient Anthony Albanese. Nous n’avons pas actuellement beaucoup de capacités pour former les gens comme physiciens ou ingénieurs nucléaires et d’autres spécialités dont nous aurons besoin pour opérer ces sous-marins ».
« Voie erronée et dangereuse »
Du côté de l’axe du mal, on voit d’un très mauvais oeil ce rapprochement anglo-saxon en indo-pacifique. « La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a notamment dénoncé le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
« Nous appelons les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle » et à « faire davantage de choses pour encourager la paix et la stabilité régionales », avait également déclaré une autre porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, avant le lancement d’Aukus.
Du côté de Moscou, on accuse les trois pays anglo-saxons d’orchestrer « des années de confrontation » en Asie. « Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme AUKUS, avançant l’infrastructure de l’Otan en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lundi depuis Moscou.