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Les combats font trembler Damas

[image:1,l] Après un week-end d’affrontements, samedi 28 et dimanche 29 janvier 2012, les forces de Bachar al-Assad ont récupéré plusieurs quartiers contrôlés par l’Armée syrienne libre à l’est de Damas. Plusieurs dizaines de civils auraient été tués dans les combats, venant s’ajouter à la longue liste des victimes de la répression.

L’Armée syrienne libre repoussée par les forces du régime

Samedi, des milliers de soldats syriens loyalistes, appuyés par une cinquantaine de tanks, ont fait leur entrée dans les faubourgs contrôlés par les insurgés de Douma, Saqba, Hamouriesh et Kafr Batna, dans la zone du Ghouta, l’ancienne oasis à l’est de la capitale. Selon les activistes, l’Armée syrienne libre aurait décidé de décrocher du combat pour des raisons « tactiques » et dimanche, au moins 15 personnes auraient été tuées dans les combats à Saqba et Kafr Batna.

Plusieurs journalistes qui essayaient de se rendre à Douma ont été éconduits par des soldats syriens une fois arrivés au poste de contrôle. Dans un autre quartier de Damas, l’électricité et les moyens de communication ont été mis hors service pendant le week-end et après trois jours d’affrontements, les forces de Bachar Al-Assad ont regagné le contrôle total de la ville.

Samedi, trois observateurs de la Ligue arabe ont tenté de se rendre à Rankous, une ville sunnite de 23 000 habitants à 30 km au nord de Damas, mais pour leur propre sécurité, des soldats du régime leur ont conseillé de faire demi-tour. Le même jour, la ville a été bombardée par les forces de Bachar al-Assad, faisant 33 victimes selon les activistes.

Un quotidien compliqué pour les civils

Pour les civils, les sacrifices sont nombreux et la vie est devenue bien compliquée depuis que les postes de contrôle ont fait leur apparition. « Ma mère est dans une maison, mon père dans une autre et moi, je dors chez un ami parce que nous ne pouvons pas rentrer chez nous. L’armée est là-bas, confiait, sous le sceau de l’anonymat, le responsable d’un café du quartier de Meliha, dont les résidents ont été chassés en raison des combats. Il ne cache pas sa rancœur à l’égard des rebelles venus troubler la tranquillité de son lieu de résidence :  « La vie n’était pas simple avant mais regardez comment la Syrie est maintenant. Nous voulons juste la paix. Ils [les dissidents] crient « Allah u Akhbar » mais leur dieu n’est pas le mien même si nous sommes de la même religion ».

Damas privée d’électricité mais sous tension

Les tensions dans la capitale sont encore palpables. Le nombre de véhicules militaires et de soldats dans les rues a augmenté depuis que des bombardements ont frappé la ville il y a plusieurs semaines. Les coupures d’électricité et les pénuries de gaz de chauffage et de cuisine ont rendu la vie encore plus difficile pour les habitants.

Dimanche, des rumeurs faisaient état d’une attaque sur le quartier général de l’armée de l’air place de l’Horloge (rebaptisée place Tharir en écho aux manifestations égyptiennes), près du quartier populaire de Bab Touma. Les résidents ont rapporté avoir entendu des explosions à l’est du quartier mais le reste du temps, la zone est silencieuse. « On entend le bruit des explosions provenant du centre-ville tous les jours. C’est de plus en plus bruyant », confie un marchand du quartier de Baramkeh.

Du coup, la peur avait vidé les rues de la capitale. Un correspondant du GlobalPost qui s’est rendu lundi dans les rues avoisinant le palais présidentiel, dans le quartier de Malki, a indiqué que les forces de sécurité sont partout, mais qu’aucun poste de contrôle n’a été établi. Les routes de Damas sont toujours ouvertes mais des dizaines de bâtiments des forces de sécurité et des militaires sont maintenant flanqués de murs de protection.

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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