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L’Union européenne impose un embargo pétrolier à l’Iran

[image:1, l] Lors d’une réunion le lundi 23 janvier 2012, les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord pour imposer un embargo pétrolier à l’Iran et pour geler les avoirs de sa banque centrale, afin d’enrayer la poursuite de son programme nucléaire. Une décision qui n’a pas été sans susciter quelques réticences au sein de l’Union. La Grèce notamment, fortement dépendante du pétrole bon marché iranien, a longuement bataillé pour avoir un délai supplémentaire d’un an avant d’arrêter tout commerce avec l’Iran.

« Un paquet de sanctions sans précédent »

Le texte de compromis signé à Bruxelles prévoit l’interdiction immédiate de signer de nouveaux contrats pétroliers avec l’Iran. Une phase de transition est prévue pour l’annulation des contrats pétroliers existants, qui n’interviendra qu’à partir du 1er juillet 2012. L’exportation de technologies de pointe, les investissements dans le secteur des hydrocarbures ainsi que le commerce de pierres et de métaux précieux avec la République iranienne sont également interdits.

William Hague, le ministre des Affaires étrangères britanniques, décrit cet embargo comme « un paquet de sanctions sans précédent », alors que le marché européen se chiffrerait à 18 % des exportations pétrolières de l’Iran.

La décision d’adopter des sanctions contre l’Iran a été essentiellement poussée par la France auprès de ses partenaires européens. Paris redoute en effet que des frappes militaires israéliennes interviennent sur les sites nucléaires iraniens au cours de l’été si Téhéran persiste dans sa volonté d’obtenir la bombe.

Des sanctions qui ne font pas peur à l’Iran

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a déclaré que les sanctions ont été prises pour « essayer et s’assurer que l’Iran prenne au sérieux nos requêtes afin de revenir à la table des négociations ». Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a déclaré quant à lui que les sanctions unilatérales « n’aident pas ».

Téhéran a fait savoir que la perte du marché européen ne paralyserait pas son activité pétrolière et que l’Iran pourrait « aisément remplacer ces clients », en donnant comme exemple la Chine et d’autres pays d’Asie, vers laquelle l’Iran réalise l’essentiel de ses ventes. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis et les pays européens essayent par ailleurs de convaincre la Chine, l’Inde et la Corée du Sud de ne plus acheter le pétrole iranien.

Menace sur le détroit d’Ormuz

En décembre dernier, l’Iran démentait déjà les accusations occidentales visant le développement d’armes nucléaires à des fins militaires et menaçait de fermer le détroit d’Ormuz si l’embargo était confirmé.Un porte-avions américain, accompagné de vaisseaux britanniques et français, a traversé le détroit d’Ormuz malgré les menaces de l’Iran si les États-Unis entraient dans leurs eaux stratégiques. Les États-Unis ont clairement indiqué qu’ils ne laisseraient en aucun cas l’Iran bloquer le détroit.

 

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