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Le Caucase craint une guerre Iran-Israël

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[image:1,l] Lundi 13 février, un engin piégé était retrouvé sur une voiture de l’ambassade israélienne à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Le même jour, à New Delhi, en Inde, une bombe collée au véhicule conduite par l’épouse d’un diplomate israélien explosait, blessant la conductrice.

Attentats et représailles

La tentative d’attentat en Géorgie avait un précédent. Trois semaines plus tôt, le gouvernement d’Azerbaïdjan annonçait la capture de trois hommes chargés d’assassiner l’ambassadeur israélien et de mener une attaque contre une école juive.

Même si la diplomatie de Téhéran a officiellement nié toute responsabilité, il est difficile de ne pas voir la patte de l’Iran et du Hezbollah dans ces trois affaires.

En janvier 2012, le scientifique iranien Mostafa Ahmadi Roshan, spécialisé dans le nucléaire, était tué par une bombe magnétique collée à sa voiture. Ce meurtre avait causé la colère de Téhéran, certains officiels n’hésitant pas à promettre un retour de flammes « au delà des frontières du pays et de la région ».

Une phrase qui sonne particulièrement menaçante aux oreilles des Arméniens, Géorgiens ou Azéris.

Tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Iran

Coincé entre Turquie, Russie et Iran, le Caucase observe avec inquiétude la montée des tensions israélo-iraniennes. Dans cette région stratégique, la paix est aussi fragile que cruciale.

L’Azerbaïdjan fait partie des plus grands fournisseurs de gaz naturel de l’Europe, et se trouve au cœur des plans de l’Union européenne pour réduire sa dépendance énergétique vis à vis de la Russie, tout comme la Géorgie, zone de passage prévue dans plusieurs projets d’oléoducs.

Depuis la fermeture des frontières pakistanaises aux forces de l’OTAN en novembre 2011, le Caucase est désormais une des seules voies possibles pour acheminer du personnel et du matériel en Afghanistan par la voie des airs.

Depuis le démantèlement du complot en Azerbaïdjan, les menaces entre le pays et l’Iran fusent. Téhéran a plusieurs fois menacé d’envahir le pays plutôt que de voir celui-ci se transformer en base américaine destinée à envahir l’Iran.

La Géorgie joue la diplomatie prudente

La Géorgie s’est, pour sa part, refusée à voir la main de Téhéran dans la tentative d’attentat à Tbilissi. Une réaction prudente qui s’inscrit dans une logique de coopération prudente avec l’Iran entamée après l’invasion russe de 2008. Le président Mikhail Saakachvili conserve également de bons rapports avec l’Occident et l’OTAN après avoir envoyé plus de 2000 soldats en Irak et 1700 en Afghanistan.

Le pays le plus vulnérable dans le casse-tête caucasien est l’Arménie. En froid avec l’Azerbaïdjan et la Turquie, le pays cherche des alliés et tente actuellement de renforcer ses maigres liens avec l’Iran pour éviter d’être en première ligne en cas d’affrontement.

L’oeil de Moscou

Tout ce remue-ménage diplomatique se fait sous l’œil attentif du Kremlin. Les manœuvres militaires russes se tenant chaque année ont été particulièrement intensives en 2012 avec une participation des troupes des bases situées en Arménie et sur le territoire d’Abkahzie, une région géorgienne revendiquant son indépendance.

La bienveillance de Moscou à l’égard de l’Iran et de la Syrie s’explique en bien des points par la volonté d’éviter un conflit au Caucase aux larges conséquences sur les exportations russes de gaz et de pétrole. Mais si une guerre se concrétisait entre Iran et Israël, le premier souci de Moscou serait d’aller sécuriser ses intérêts dans cette région coincée entre plusieurs géants.

GlobalPost/ Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

> Pour en savoir plus, consultez notre zoom sur le Caucase.

 

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