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Les deux visages d’un pays en guerre

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[image:1,l] « J’habite à Berzah, dans la banlieue de Damas. J’ai vu les forces de sécurité entrer dans les maisons des criminels et arrêter les coupables. Ils savaient exactement qui arrêter. Lorsqu’ils ont ouvert le feu sur les manifestants, c’est parce qu’eux mêmes se faisaient tirer dessus. J’ai vu la scène de mon balcon. »

Sari fait partie des quelques 40 000 Circassiens qui vivent en Syrie. Cette minorité issue de la région du Caucase est majoritairement favorable à Bachar al-Assad. Toute la Syrie n’est pas favorable au soulèvement. Si une large partie de la population reconnaît la nécessité de réformes, beaucoup se méfient de l’Armée syrienne libre.

« L’opposition et les manifestants veulent virer le président… D’accord, mais pour faire quoi ? Ils pleurnichent à la télévision depuis Londres ou Le Caire. Moi je suis sur place, et je vois la vérité de mes yeux. La semaine dernière, je regardais Al Arabiyah TV, ils parlaient de bombes pleuvant sur les villes. Pourtant sur les images en direct, que voyait-on ? Rien. Contrairement à ce que racontent les médias, nous n’en sommes pas arrivés à la guerre civile, et tout ça n’ira jamais jusque là. L’opposition est divisée et faible, cette crise ne débouchera que sur un maintien du régime en place. »

Des avis divergents

Quelques rues plus loin, dans le quartier de Midan, Saleem voit les choses sous un angle bien différent. Pour ce jeune vendeur d’électronique, Bachar al-Assad a laissé passer sa chance.

« Lorsque la révolte a commencé, Bachar aurait pu faire de vraies réformes et changer les choses. Maintenant c’est trop tard. Un président qui tue son peuple ne peut pas rester au pouvoir. La seule issue possible, c’est la guerre civile. J’ai vécu avec pas mal d’alaouites et je sais comment ils pensent. Il y a une haine profonde chez eux contre les sunnites. Ils se sentent agressés et vont se battre jusqu’à la mort. »

Les alaouites, communauté chiite à laquelle appartient la famille Al-Assad, représentent 12 % de la population du pays. Depuis le début de la contestation, beaucoup ont pris le parti du pouvoir en place, et se sont attirés les foudres de la communauté sunnite.

 

La guerre civile se profile

Saleem modère malgré tout ses propos : « Les deux seuls vrais responsables de tout ça, ce sont Bachar et son frère Maher.  Ils cherchent à dresser les Syriens les uns contre les autres. Lorsqu’une bombe a explosé à Midan en tuant 25 personnes, les autorités ont tout de suite sorti le nom d’Al-Qaida. Mais quand on sait que la rue a été bloquée plusieurs heures avant par la police, on comprend mieux la réalité des choses. Tout est orchestré par Bachar al-Assad. Il n’y a pas de solution. Seulement le chemin de la guerre civile qui se profile. »

GlobalPost/Adaptation Emmanuel Brousse pour JOL Press

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