Site icon La Revue Internationale

Bilan mitigé pour les «Amis de la Syrie» à Istanbul

cns.jpgcns.jpg

[image:1,l]« Bachar nous mène en bateau » lance, dimanche, à Istanbul Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères. Il est nécessaire de « soutenir le droit à la légitime défense du peuple syrien » renchérit Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc. Certes. Mais, concrètement, comment s’y prendre ? Retour sur une conférence au bilan pour le moins mitigé.  

Les avancées

– Un salaire pour les militaires : Burhan Ghalioun, le président du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition a annoncé qu’il verserait désormais un salaire aux membres de l’Armée syrienne libre (ASL): « Le CNS va prendre en charge le paiement des salaires fixes de tous les officiers, soldats et résistants membres de l’ASL » a-t-il déclaré.

-L’amélioration des moyens de communication : Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine, l’a affirmé : les États-Unis fourniront  du matériel de communication à l’opposition syrienne, « notamment dans les zones coupées du reste du monde ».

-Les limites du plan Annan : « Nous sommes tous d’accord là-dessus, il faut fixer une limite dans le temps à l’action » de Kofi Annan, a estimé Alain Juppé. Si le chef de la diplomatie française n’a pas souhaité donner d’échéance précise, il a indiqué en revanche qu’il ne serait pas question « de mois, ni de semaines, mais de quelques jours. »

Les déconvenues

-La reconnaissance : Le Conseil national syrien (CNS), qui attendait des « Amis de la Syrie » qu’ils le reconnaissent comme «unique interlocuteur syrien de la communauté internationale» a rapidement déchanté. Les 74 pays en présence n’en ont fait que leur « principal interlocuteur ». Ils appellent néanmoins tous les opposants à rejoindre cette coalition. 

-L’armement : Pays occidentaux et arabes sont toujours divisés sur la question de l’armement. Alors que le CNS continue à réclamer des armes, de nombreux pays –États-Unis en tête- refusent de leur en fournir. Pour Ammar al-Wawi, le secrétaire du conseil militaire de l’ASL, ceci ne fait que « prolonger la vie » du régime.

-L’arrêt des violences : Aucune mesure concrète permettant l’arrêt immédiat des violences n’a été prise. Preuve s’il en est, lundi, le régime syrien pilonnait toujours les bastions rebelles« La réunion des ‘ennemis de la Syrie’, malgré tout le tapage médiatique (…) a montré qu’elle était incapable d’ébranler la détermination des Syriens et leur refus d’une intervention étrangère », écrit Al-Baas, journal du parti au pouvoir. 

Bilan

Les pays présents n’ont pas exclu un retour devant le Conseil de sécurité de l’ONU, « si les tueries continuent » (elles durent depuis un an). Mais c’est sans compter l’obstination de Moscou et Pékin, qui ont déjà opposé leurs vétos à deux reprises. Voir les résolutions condamnant la répression annulées par leur intervention est à nouveau envisageable. Ce qui pourrait faire les affaires du régime syrien. Comme l’a justement fait remarquer Burhan Ghalioun, tant que la communauté internationale sera divisée, Bachar Al Assad pourra continuer à bombarder la population. Plus que jamais, il apparait donc nécessaire de coordonner les sanctions américaines, européennes et celles de la Ligue arabe. 

Quitter la version mobile