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Le Grand Prix de F1, une occasion pour les opposants?

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[image:1,l]Près d’un an après le Printemps arabe, le monde semble avoir oublié les manifestants de Bahreïn. Pourtant cet archipel du Golfe Persique est le théâtre quotidien d’affrontements entre forces de l’ordre et héritiers de la Révolution, délaissés par la communauté internationale.

Cependant, en menaçant indirectement le maintien du traditionnel Grand Prix de Formule1 de Bahreïn, les militants semblent de nouveau sous les projecteurs.

Le Grand Prix de F1 propulse les militants au-devant de la scène.

En raison des troubles qui secouent le pays, la FIA, la Fédération internationale automobile, organisatrice des Grands prix de F1, s’est interrogée sur l’opportunité de maintenir cette étape au calendrier de son championnat du monde. Le verdict est tombé vendredi 13 avril, sous la forme d’un communiqué : le Grand Prix de Bahreïn aura bien lieu, à la date prévue, le 22 avril prochain. Organiser une telle rencontre dans un contexte de violences, accroit les risques liés à la sécurité des compétiteurs et amateurs. Un pari que la FIA est, semble-t-il, prête à relever.

Ces questions de calendrier ont eu le mérite de propulser sur le devant de la scène des manifestants, oubliés des médias et de la communauté internationale. Les affrontements perdurent pourtant depuis de longs mois.

Une stratégie payante

Au printemps 2011, une manifestation de grande ampleur s’est soldée par une répression à l’échelle nationale. Pourtant, des manifestations moins importantes mais plus régulières se sont poursuivies.

Un activiste emprisonné, en grève de la faim depuis deux mois, a récemment encouragé le mouvement de protestation qui s’est emparé du Grand Prix de Formule1. Son objectif : maintenir l’attention sur leur cause. Une stratégie qui semble payante.

Bahreïn, victime de l’actualité de ses pays voisins

La faible couverture médiatique des conflits qui agitent le Royaume de Bahreïn, s’explique aussi par l’actualité des pays du Moyen-Orient. Le cas du Bahreïn a largement été éclipsé par l’évolution de la situation en Égypte, Libye, Syrie et au Yémen.

Cependant, ce petit pays possède une importance stratégique et accueille la 5ème Flotte de la Marine Américaine. Cette dernière patrouille dans le Golfe Persique, la Mer Rouge, le Golfe d’Oman et une partie de l’Océan Indien.

Bien que les États-Unis aient condamné les violentes répressions du gouvernement bahreïnien, ils ne supportent pas les manifestants dans leur volonté de changer de régime, comme ils avaient pu le faire en Libye, en Syrie et en Égypte.

Pendant longtemps, le Bahreïn a fait office de petit pays idyllique du Golfe, qui accueillait les grands évènements sportifs. Un an a suffi à renverser la vapeur. Si le Grand Prix de F1venait à être annulé, ce serait la seconde fois en deux ans.

Chiites et Sunnites au cœur de la polémique

Certains considèrent le soulèvement bahreïnien comme un conflit religieux. Le gouvernement est entièrement dirigé par des musulmans sunnites, alors que la majorité du pays est chiiteCarlyle Murphy, correspondant pour le Global Post, a couvert les révoltes de Bahreïn. Il explique néanmoins que l’ensemble des témoignages récoltés prônaient un désir de démocratie, sans faire mention de revendications d’ordre religieux.  

Mais l’Arabie Saoudite voisine, en proie à des problèmes internes, ne semble pas voir cette rébellion d’un bon œil. Elle refuse de voir l’influence chiite (en particulier celle de l’Iran) s’étendre sur le territoire.

En mars dernier, l’Arabie Saoudite avait envoyé des chars pour disperser les manifestations.

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