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Ben Laden, l’enfant gâté du terrorisme

[image:1,l]Il y a un an jour pour jour, le terroriste le plus traqué de la planète mourrait après avoir été capturé lors d’un raid américain sur la villa d’Abbottābād dans laquelle il résidait, au nord du Pakistan.

L’étrange destin d’un enfant gâté

Dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mai 2011, Barack Obama annonçait la victorieuse nouvelles aux États-Unis et au monde. Après près de vingt ans de traque, l’homme, à la tête d’une des plus grandes organisations terroristes du monde, était finalement hors d’état de nuire.

Etrange destin que celui d’Oussama Ben Laden, que tout prédestinait à embrasser une grande carrière dans l’empire familial. Élevé dans un islam modéré, devenu en quelques années et après quelques évènements marquants, l’ambassadeur du fanatisme islamique et meurtrier.

Oussama Ben Laden est le 43ème enfant, sur les 54 de Mohammed Ben Laden, yéménite émigré en Arabie Saoudite dans les années 50, et fondateur du plus gros groupe de construction de son pays.

Il est né à Ryad en 1957 de la onzième femme de son père, dont il sera le fils unique. Oussama Ben Laden étudie le génie civil et le commerce dans la prestigieuse Université King Abdul Aziz de Djeddah. Il découvre et côtoie l’islam radical pour la première fois.<!–jolstore–>

Découverte du djihad au Pakistan

Il a 22 ans, en 1979, quand l’Armée rouge entre en Afghanistan. Proche de la famille royale, il est alors envoyé par le Prince Turki Al Fayçal comme ambassadeur au Pakistan afin d’organiser le soutien de l’Arabie Saoudite en Afghanistan. Installé à Peshawar, à la frontière afghane, il se bat contre les soviétiques et rencontre un de ses mentors, le Palestinien Abdullah Azzam qui l’influencera et l’orientera vers le djihad.

Il découvre alors la guerre sainte pour laquelle il commence à nourrir une grande admiration, comme toute une génération de combattants venus des quatre coins du monde arabe pour rejoindre les rangs des Moudjahidines. Ils retourneront dans leurs pays, inspirés d’un fanatisme nouveau qu’ils cultiveront jusqu’à en faire trembler des gouvernements tels que l’Algérie, la Somalie et les Philippines.

Rentré dans son pays, Oussama Ben Laden constate que si l’Arabie Saoudite est fondamentaliste dans la foi, le régime en place est corrompu de toute part. Auparavant proche de la famille royale, il prend ses premières distances face à un gouvernement qui ne respecte pas les préceptes « de bonne gouvernance de l’islam ».

Désavoué et tourné vers le terrorisme

La Guerre du Golfe achèvera définitivement les relations entre Oussama Ben Laden et la famille royale saoudienne. Alors que l’Irak envahit le Koweït, Oussama Ben Laden propose au gouvernement d’organiser une force de résistance constituée par une légion islamique, depuis l’Arabie Saoudite, pour protéger le pays de l’invasion des Irakiens. Le régime refuse et laisse les forces américaines s’installer sur le territoire. Pour Oussama Ben Laden, le sol de l’Arabie Saoudite est souillé.

Désavoué par son gouvernement, il entre en résistance et fuit l’Arabie Saoudite pour le Soudan d’Omar el-Béchir. Un an plus tard, l’Arabie Saoudite lui retire son passeport. Il perdra sa nationalité en 1994.

Au Soudan, Oussama Ben Laden fait ses premiers pas dans le terrorisme international. À la tête d’une grande entreprise en charge du djihad, il se charge de trouver des financements pour permettre la formation de volontaires dans des camps d’entraînements qu’il anime et l’organisation de ces premiers attentats.

Ben Laden se fait un nom sur la scène internationale

Dès 1993, le nom d’Oussama Ben Laden se fait mondial. Il participe alors à l’organisation d’un premier attentat visant le World Trade Center. Une voiture piégée explose sous la Tour 1 afin de la faire basculer sur la Tour 2. Ce premier attentat est un échec. Il provoque cependant la mort de six personnes et plus de 1 000 autres sont blessées.

L’organisation réitère ses opérations en 1998 par deux attentats à la bombe contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et de Dar-es-Salam en Tanzanie. Ces deux attentats font 224 morts.

Désormais traqué, Oussama Ben Laden revient en Afghanistan où il se réfugie chez les Talibans. Il s’installe alors à Kandahar, près de la frontière pakistanaise et y organise de nouveaux camps d’entraînements dans lesquels de nombreux fanatiques et terroristes viendront se former. À Kandahar, c’est aussi une véritable vie souterraine qui s’organise, faite de villas pour tous ses officiers et de nombreuses bases enterrées qui permettront au chef d’Al-Qaïda d’échapper à la traque internationale pendant tant d’années.

Peu de journalistes l’ont rencontré à cette époque. Ils parlent alors d’un homme grand et mince, dont les propos sont glaçants de haine, un homme obsédé, par les États-Unis ou encore par le nombre d’arabes tués par des Israéliens dont il tient une comptabilité précise et sinistre. Il promet le paradis aux martyrs de l’islam et les conduits à la mort.

11 septembre 2001 : l’apogée

En juin 1999, le FBI le place sur la liste des dix criminels les plus recherchés du monde.

Le 11 septembre 2011 résonne comme l’apogée de la mission de Ben Laden sur terre. En pleine journée, quatre avions de ligne sont détournés par 19 terroristes d’Al-Qaïda. Deux avions détruisent les Tours Jumelles du World Trade Center de Manhattan, un autre vient s’écraser sur une aile du Pentagone, le dernier se dirigeait vers Washington avant de s’écraser dans la campagne, alors que les pilotes et certains passagers essayaient de reprendre le contrôle de l’appareil.

Cet attentat aura fait 2 995 morts et plusieurs milliers de blessés.

Deux mois et demi plus tard, les États-Unis envahissent l’Afghanistan et renversent le gouvernement taliban. Fin 2001, une tentative des commandos américains laissent échapper l’ennemi mondial numéro un de très peu. Depuis, Oussama Ben Laden vivait dans la clandestinité. 

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