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Le plan de paix de l’ONU dans l’impasse

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Chaos et confusion générale

La confusion et la désinformation règnent en Syrie. Ce weekend, les forces rebelles ont cru qu’une voiture piégée à Damas avait tué le dirigeant du pays. Les soldats rebelles ont levé leurs Kalachnikovs au-dessus de leurs têtes en criant « Allah Akbar » – «  Dieu est grand » – mais le monde extérieur savait déjà que la nouvelle annoncée était fausse. Il s’agit en fait d’une confusion autour de plusieurs événements violents qui se sont déroulés durant ce sanglant weekend en Syrie.

Des combats violents

Tout d’abord, samedi 19 mai, un attentat suicide à la voiture piégée a frappé, pour la première fois, la ville de Deir Ezzor faisant neuf morts. Dans la nuit, des fusillades ont éclaté à Damas. Les commandants rebelles ont fait circuler la rumeur selon laquelle six hauts responsables du gouvernement avaient été empoisonnés par l’Armée syrienne libre, et parmi eux, Assef Shawkat, le beau-frère du président syrien Bachar al-AssadLa télévision d’État a ensuite nié l’information.

L’ONU : la cible de plusieurs attaques

L’Organisation des Nations-Unies a été prise pour cible. Au moins deux attaques contre les convois de l’ONU ont eu lieu la semaine dernière, dans la province d’Idlib et à Douma, où une bombe a explosé à 150 mètres d’un convoi transportant le chef de mission de l’ONU.

Beaucoup accusent les forces gouvernementales d’être responsables de ces attaques contre l’Organisation des Nations-Unies. Il est en fait  impossible de savoir avec exactitude qui est en l’auteur. Cela pourrait être aussi l’œuvre de l’un des groupes djihadistes étrangers opérant à l’intérieur du pays ou de l’Armée syrienne libre, qui, comme la plupart des Syriens, est frustrée de voir qu’une solution politique au conflit permettrait à Bachar al-Assad de rester au pouvoir. Mais tous nient leur implication dans ces attaques.

Pas de négociations possibles pour les forces rebelles

« Après une année de révolution, nous ne voulons pas négocier avec Bachar al-Assad », a déclaré Ahmed Al-Cheikh, un chef rebelle de la province d’Idlib qui commande environ 4 000 militants et 2 000 soldats armés« Nous ne croyons pas dans le travail de l’ONU. S’ils avaient voulu arrêter Bachar al-Assad, il l’aurait fait.  Aujourd’hui, l’ONU voit que le gouvernement de Bachar al-Assad va tomber, alors ils mettent en scène quelques petites actions. Mais en réalité, ils veulent que Bachar al-Assad reste », déclare-t-il.

Le plan de paix en six points de l’ONU dans l’impasse

Le chef rebelle admet que son bataillon, tout comme le gouvernement, ne respecte pas les six points du plan de paix de l’ONU. Dans un entrepôt, des combattants rebelles préparent leurs bombes artisanales, à base de vieilles bouilloires. « L’armée a tué mon frère avec l’un de ceux-ci », déclare Humza, un combattant rebelle de 25 ans, en désignant plusieurs douilles de balles dans sa main. « Ils ont essayé de nous tuer avec ces balles. Maintenant, nous sommes en train de les transformer en grenades pour les jeter sur eux. »

Au petit matin, les chefs rebelles ont appelé les combattants des villages environnants dans une zone isolée afin de répondre à une attaque antérieure menée par des forces de sécurité. Les rebelles ont fait exploser une bombe artisanale en bordure de route, tuant quatre soldats gouvernementaux. Ce n’est rien, disent-ils, comparé à ce que le gouvernement a fait.

De nombreux civils tués par le régime syrien 

Les forces rebelles évoquent l’exemple récent d’une famille tuée par les bombardements du gouvernement dans la petite ville d’Al Rami, province d‘Idlib. Seul un enfant de 2 ans, a survécu à l’attaque. Les combattants rebelles racontent comment l’enfant pleurait à la fois de peur et de douleur lorsqu’un médecin recousait ses blessures causées par des éclats d’obus. Les rebelles ont ensuite envoyé l’enfant dans une ville voisine, où il a été soigné dans une salle médicale secrète. Désormais, peu de Syriens se sentent en sécurité dans les hôpitaux traditionnels, hautement surveillés par les forces du régime, qui arrêtent ou tuent toute personne susceptible de faire partie de la rébellion.

Global Post / Adaptation Louise Michel D. / JOL Press

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