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Antonis Samaras a réussi à former une coalition

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La Grèce met ainsi fin à de longues semaines de paralysie politique. Mercredi 20 juin à 15 heures (heure de Paris), Antonis Samaras, leader du parti conservateur Nouvelle Démocratie a rencontré le président grec Karolos Papoulas afin de lui présenter le gouvernement de large union, dont il prendrait la tête. Les négociations, engagées dès l’annonce des résultats des élections législatives, dimanche 17 juin, auront duré moins de trois jours.

Antonis Samaras prend la tête d’un gouvernement d’union

Un gouvernement de coalition a finalement été constitué. Dès les résultats du scrutin tombé, le parti arrivé en tête, Nouvelle Démocratie, ainsi que les différentes formations politiques favorables à la poursuite d’une politique d’austérité, exigée par l’Europe en échange d’un plan de sauvetage de 130 milliards d’euros négocié en octobre dernier, se sont mis à la recherche d’un accord solide pour former un gouvernement dépassant les clivages traditionnels droite-gauche.

Avec en mémoire l’échec qui avait suivi les précédentes législatives du 6 mai dernier, qui avait vu les chefs des principaux partis politiques se trouver dans l’impossibilité de former un gouvernement et qui avait justifier l’organisation de nouvelles élections anticipées, les risques d’une nouvelle paralysie politique apparaissaient insupportables.

Un parti de droite, deux partis de gauche

Dès l’annonce des résultats, les dirigeants avaient trois jours pour former un gouvernement, ce délai aura donc été respecté.

Au cœur des négociations, trois hommes ont réussi à se mettre d’accord. Antonis Samaras, vainqueur des législatives, sans majorité absolue, a eu besoin du soutien de son principal opposant de gauche, Evangelos Venizelos, chef du Pasok, également favorable au maintien de la politique exigée par l’Europe.

Face à l’opposition de la gauche radicale, incarnée par le jeune leader Alexis Tsipras, Antonis Samaras a également demandé son soutien à une autre personnalité de gauche, Fotis Kouvelis. Chef de la gauche démocratique Dimar, Fotis Kouvelis avait notamment été appelé en renfort, après les dernières législatives, pour aider à la formation d’un gouvernement, sans succès. Même si Dimar n’a recueilli que 6,25% des voix lors des dernières législatives, le parti représente la « caution de gauche » du prochain gouvernement.

Cependant, Fotis Kouvelis, s’il soutiendra le gouvernement d’Antonis Samaras, ne participera sans doute pas au gouvernement. Il s’est notamment montré sévère envers les positions affichées par le futur Premier ministre à l’égard du mémorandum européen. Selon lui, la coalition formée doit pouvoir « désengager le pays des conditions les plus défavorables du mémorandum ». Une position qu’avait également dû adopter Antonis Samaras lors de ces deuxièmes élections législatives, afin d’attirer à lui un électorat sceptique, las de la rigueur qui assomme l’économie et rend insoutenable le quotidien des Grecs.

Evangelos Venizelos soutient Antonis Samaras

Mardi 19 juin, Evangelos Venizelos a fait une rapide déclaration sur la télévision grecque, annonçant par avance la création d’un gouvernement pour mercredi, « à la mi-journée ».

Pour le leader de la gauche socialiste et adversaire historique d’Antonis Samaras, l’heure n’est pas aux querelles politiques : « le sujet le plus important n’est pas la composition, mais l’équipe de négociation nationale qui essaiera de mener la meilleure renégociation possible de l’accord de prêt. »

Evangelos Venizelos a par ailleurs affirmé qu’il soutiendrait « de tout cœur », un gouvernement dirigé par Antonis Samaras.

Antonis Samaras a donc réussi le pari de constituer une coalition majoritaire autour de lui. Celle-ci devrait rassembler 179 députés sur 300 au Parlement grec.

Un gouvernement concentré pour remettre la Grèce sur rails

Le chef de Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, pourrait donc être investi Premier ministre dans les heures qui suivront son entrevue avec le président grec.

Quelques noms de personnalités pouvant figurer dans le gouvernement circulent déjà. Pour prendre la tête du Ministère des Finances, le chef de la Banque nationale de Grèce, Vassilis Rapanos est pressenti.

Autre fonction fondamentale, Georges Zannias, actuel ministre intérimaire des Finances, pourrait représenter la Grèce devant l’Eurogroupe, jeudi 21 juin. C’est lui qui sera chargé de négocier les conditions du mémorandum, notamment l’étalement des réductions budgétaires.

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