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Un pilote de chasse se réfugie en Jordanie

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Une première

Un pilote de chasse syrien a fait atterrir son appareil sur une base du Nord de la Jordanie avant de demander l’asile politique. C’est la première fois depuis le début du conflit il y a 16 mois qu’un pilote de chasse déserte l’armée syrienne.

Selon la BBC, le pilote – il s’agirait du colonel Hassan Merhi al-Hamadé – s’est posé, jeudi 21 juin dans la matinée, avec son Mig-21, un chasseur russe, sur la base aérienne King Hussein, située à Mafraq, non loin de la frontière syrienne. Il aurait décollé de la base d’al-Dumair, près de Damas. Une fois au sol, il a sollicité l’asile politique.

Les Etats-Unis se sont réjouis de cette défection, ajoutant que ce pilote ne serait pas le dernier à déserter. Washington appelle vivement les militaires syriens à abandonner le gouvernement, en précisant que les complices de crimes seraient poursuivis et jugés.

Jusqu’à il y a quelques semaines, si l’on en croit le New York Times, l’armée de l’air syrienne avait plutôt tendance à laisser ses appareils au sol. Le gouvernement craignait que le recours massif à l’aviation ne laisse à penser que l’armée ne contrôlait plus la situation au sol. En outre, il estimait que l’emploi d’avions de guerre inciterait les pays occidentaux à demander l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne. Et surtout, il pressentait justement que les pilotes, largement issus de la majorité sunnite qui est en guerre contre el-Assad et les alaouites, ne désertent en masse dès qu’ils auraient l’opportunité de décoller.

Tensions entre Syrie et Jordanie

Selon The Guardian, la défection du pilote aura probablement pour conséquence d’accroître les tensions entre la Syrie et la Jordanie, qui, en tant que partenaires commerciaux clés, ont jusque-là essayé de maintenir des liens économiques normaux. Mais Damas a récemment accusé les autorités d’Amman de livrer des armes aux rebelles, tandis que le roi Abdallah de Jordanie  a publiquement remis en question la légitimité du régime d’el-Assad, à deux reprises.

Le ministère syrien de la Défense a, quant à lui, déclaré  dans un communiqué : « Al-Hamadé est un déserteur et un traître à la nation. […] il sera jugé en vertu des lois en vigueur. » Il précise que les deux pays négocient la restitution de l’appareil.

Parmi les 125 000 Syriens réfugiés en Jordanie, on compte des centaines de déserteurs. Déserteurs que Damas est bien décidé à rapatrier en obtenant leurs extraditions.

Global Post / Adaptation Charles El Meliani pour JOL Press

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