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Desmond Tutu: George Bush et Tony Blair doivent être jugés

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La Cour pénale internationale doit être saisie, estime Desmond Tutu

Un appel à la Justice. Ce dimanche, le mensuel The Observer a prêté sa voix à l’ancien archevêque anglican et prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. Le Sud-africain a appelé au jugement de l’ex-Premier ministre britannique, Tony Blair, et du précédent président des États-Unis, George Bush, par la Cour pénale internationale pour leurs rôles dans la guerre en Irak.

La guerre en Irak : un facteur de déstabilisation « plus important qu’aucun autre conflit dans l’histoire »

La notion de moralité est la clé de voûte du résonnement de Desmond Tutu : « On ne peut mener des peuples sans être moral […]. La question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était bon ou mauvais ou combien de personnes il a tuées. Le fait qui doit nous intéresser est que ni Mr Bush ni Mr Blair n’auraient du s’autoriser à s’abaisser au même degré d’immoralité » que celui de l’ancien dictateur irakien. Pour l’octogénaire, ce conflit s’est avéré être un facteur de déstabilisation et de polarisation « plus important qu’aucun autre conflit dans l’histoire ».

George Bush et Tony Blair responsables de la crise syrienne ? 

L’ancien archevêque n’est pas le premier a demandé à ce que George Bush, ordonnateur de l’invasion qui a renversé Saddam Hussein, et Tony Blair, qui a soutenu le gouvernement américain dans ses interventions militaires, répondent de leurs actes à la Haye. Le dramaturge Harold Pinter, parmi d’autres figures, avait déjà appelé le Tribunal pénal international à poursuivre les deux anciens dirigeants. Le gouvernement américain avait motivé l’intervention en Irak par la présence supposée d’armes de destruction massive aux mains du régime irakien. Une théorie qui s’est avérée fausse par la suite. De la pure manipulation, selon Desmond Tutu : « Les anciens chefs d’État américain et britannique ont inventé les faits nécessaires à leur intervention pour, finalement, se comporter comme des brutes de cour d’école […] et nous emmener au bord du précipice où nous nous trouvons aujourd’hui – le spectre syrien et iranien face à nous ».

Rien de plus que de « vieux bobards », selon Tony Blair 

Tony Blair n’est pas resté longtemps silencieux. L’ancien chef de gouvernement s’est exprimé auprès de l’Agence France Presse ce même dimanche : « Répéter ces vieux bobards selon lesquels nous aurions mentis sur les rapports de nos agences de renseignement est complètement faux comme chacune des enquêtes, menées par des organismes indépendants, l’ont montrer […]. Par ailleurs, déclarer que le massacre de centaines de milliers de personnes n’est pas un motif moral suffisant pour intervenir et le renverser est pour le moins bizarre ».

La guerre en Irak : une violation de la charte de l’ONU

Le débat n’a pas évolué depuis des années, mais pour l’avocat spécialiste des droits de l’homme, Sir Geoffrey Bindman – interrogé par la BBC – un procès « devrait et pourrait se tenir sur la base du crime d’agression que représentait une déclaration de guerre ». Tout comme Desmond Tutu, le spécialiste met en avant l’idée selon laquelle « Il est aujourd’hui quasi certain que cette guerre était illégale puisqu’elle a été déclarée en violation de la charte des Nations Unies ». De fait. « L’ensemble des pays membres de l’Organisation des Nations Unies sont contraints de ne pas user de la force contre l’intégrité ou l’indépendance d’un État ».

Mais, malgré les preuves avancées ou les démarches envisagées par Desmond Tutu et les spécialistes de la question, un procès a peu de chances de voir le jour dans les conditions actuelles. Le Tribunal pénal international de la Haye ne dispose pas aujourd’hui de la juridiction nécessaire pour statuer sur les crimes d’agression, et n’est toujours pas reconnu par les États-Unis

 

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