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En images: vivre et mourir à Alep

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Dans l’enfer d’Alep

Dans une rue isolée de la ville d’Alep, une explosion provoque la panique. Dans cette fumée dense et brûlante, les combattants se demandent : qui de Issa, Ahmed, Mohammed, Abdullah a perdu la vie il y a quelques instants ?

C’est l’histoire de cette bande de rebelles d’Alep, qui contrôlent tant bien que mal deux pâtés de maison. Depuis plusieurs semaines, ces combattants ont fait de ces rues leur terrain de combat, leur cuisine, leur salon, leur maison. La plupart d’entre eux étaient de simples civils avant que la révolution ne débute, en avril 2011. Certains étaient professeurs, étudiants, ouvriers. D’autres ont rejoint l’opposition après avoir déserté l’armée gouvernementale.

Une vie très organisée

Parfois, ils ressemblent à n’importe quel groupe d’amis. Ils discutent, ils rient, boivent le thé ou évoquent leurs familles et leurs proches. Mais ici, tout peut basculer en un instant.
À 52 ans, Abu Abdullah est considéré comme le grand-père du groupe. De son côté, Tarik commande les troupes. En ce moment, il tente de couvrir le coin d’une rue, tenue par des snipers de l’armée.

À certains moments, ils ont l’air d’oublier qu’ils sont en guerre. Ils leur arrivent de rire lorsqu’ils allument un pétard pour identifier la position d’un tireur d’élite, et le déloger.
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Un quartier sous haute tension

Mais rapidement, un autre sniper prend sa revanche, comme il peut. Les rebelles ont adopté de nombreux chats errants. Ce sont souvent des animaux abandonnés lorsque les familles sont parties en urgence. Le tireur en tue un, ce qui n’arrange pas le moral de Abu Abdullah.

Issa dirige les hommes du pâté de maison d’en face. Mais parmi son équipe de combattants, il y son jeune frère Ahmed, Cheik Mahmoud Qasim et Mohamed, un jeune étudiant en droit de 21 ans. Ils surveillent attentivement tout ce qui se passe dans la rue qui leur fait face. La seule assez grande pour qu’un tank s’y engage. Il a toujours au moins quatre combattants postés ici. Deux possèdent des lance-roquettes RPG, prêts à faire feu, si le blindé arrive. Cette fois ci, la roquette a mis trop de temps à partir pour atteindre le tank.

La mort au coin de la rue

La nuit, les rebelles se relayent pour dormir à même le sol, dans une pièce qui les protège des attaques aériennes. Le matin, ils nettoient la rue avant de manger.
Mais ce matin-là, ils ont été pris au dépourvu. Issa, père de trois enfants, Ahmed, son frère de 17 ans, et Cheikh Mahmoud Quasim, dont l’enfant vient de naître, ont été tués par un tir de blindé.

Dans un premier temps, les rebelles sont tétanisés. Vient ensuite un moment de lamentations, puis de colère. Mais très rapidement, ils reprennent position, et la guerre continue.

Global Post / Adaptation Henri Lahera pour JOL Press

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