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Pas d’accompagnateur homme, pas de pèlerinage à la Mecque

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Elles sont 511 a être finalement rentrées à bon port. 511 sur plus d’un millier de femmes qui avaient fait le trajet depuis le Nigéria jusqu’à l’Arabie saoudite afin de faire le pèlerinage annuel de La Mecque, dimanche 23 septembre.

1 000 femmes interdites de pèlerinage

Pour ce millier de femmes, le voyage religieux que tout musulman se doit de faire au moins une fois dans sa vie se sera achevé à l’aéroport de Djeddah, au nord-ouest de La Mecque, où elles sont retenues, certaines depuis plus de cinq jour, parce qu’elles ne sont pas accompagnées d’hommes.

Selon les lois coraniques, en vigueur en Arabie saoudite, aucune femme ne peut se rendre au hadj (pèlerinage de la Mecque), sans être accompagnée de son mari, ou au moins d’un référent masculin, avec lequel elle a un lien de parenté. Une loi avec laquelle les autorités saoudiennes ne transigent pas.

« Ces femmes ont été empêchées d’entrer parce qu’elles n’étaient pas accompagnées par un « mahram » [autorité masculine, ndlr] », ont affirmé les autorités saoudiennes.

« Elles sont toujours à l’aéroport. Elles se trouvent dans les salles réservées à l’arrivée des pèlerins en attendant une solution », a déclaré pour sa part un responsable saoudien à l’AFP.

Crise diplomatique

L’affaire a pris une tournure de crise diplomatique entre le Nigéria et l’Arabie saoudite. Pendant 48 heures, tous les vols de pèlerins à destination de La Mecque ont été suspendus et le président nigérian Goodluck Jonathan, après avoir dénoncé le comportement des autorités saoudiennes, a mis en place un groupe de cinq négociateurs en charge des négociations avec l’Arabie saoudite.

Derrière cette interdiction de rentrer sur le territoire, ce sont les conditions de détention des Nigérianes qui sont mises en cause par le gouvernement du Nigéria.

Des milliers de Nigérians expulsés l’année dernière

Enfermées pendant cinq jours pour certaines d’entre elles, les femmes n’ont reçu que très peu de nourriture et d’attention de la part des autorités saoudiennes. Ainsi, 150 d’entre elles, qui n’ont pas été autorisées à descendre de l’avion lors de leur arrivée à Djeddah et ont donc été rapatriées immédiatement par le même vol vers le Nigéria ont déclaré, à leur sortie de l’avion : « On ne nous a rien donné à boire. Il n’y avait aucune nourriture pour nous et nous sommes restés clouées sur nos sièges pendant des heures dans l’avion », selon des propos recueillis par Reuters.

La crise, qui devrait se régler directement entre les gouvernements, devrait encore altérer les relations entre les deux pays pétroliers. L’année dernière, plusieurs milliers de Nigérians ont été expulsés d’Arabie saoudite pour être restés sur le territoire après l’expiration de leur visa. L’Arabie saoudite délivre à tous les pèlerins un visa valable 45 jours.

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