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Affluence record à La Mecque : 4 millions de pèlerins attendus

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Le grand pèlerinage de La Mecque a commencé. Son point fort : vendredi 26 octobre avec l’Aïd el-Adha, la grande fête du sacrifice d’Abraham, où Dieu, rassuré sur la fidélité du patriarche, accepte, au dernier moment, qu’il égorge un mouton à la place de son fils.

Le retour du religieux

En 2011, le hajj avait attiré trois millions de fidèles. Les autorités saoudiennes en attendent quatre millions cette année. Un véritable arsenal sécuritaire et sanitaire est en place, tout est prêt : 135 000 policiers et soldats sont mobilisés ; 320 médecins spécialistes ont été recrutés pour faire face aux défaillances des pèlerins âgés ou malades.

Comment s’explique l’accroissement très rapide du nombre de pèlerins ? Il coïncide sans aucun doute avec le grand retour du religieux à travers le monde arabe sunnite après les révolutions « démocratiques » du Printemps arabe en 2011 et le départ de quatre dictateurs laïques.

S’abstenir de faire de la politique

Le prince saoudien Ahmed, ministre de l’Intérieur du royaume, a intimé aux pèlerins de s’abstenir de faire de la politique, afin de limiter le risque de débordements violents. Le gouvernement saoudien ne souhaite pas que la question syrienne puisse échauffer les esprits au sein des campements des différentes nationalités présentes.

Il fait tout pour éviter qu’une étincelle vienne provoquer des affrontements entre chiites et sunnites. En 1987, des affrontements entre pèlerins iraniens et forces de l’ordre avaient fait des centaines de morts.

La question syrienne, un tabou

La situation en Syrie pourrait être à l’origine de nouvelles violences entre chiites et sunnites. Les premiers, iraniens comme libanais, soutiennent les alaouites – version dissidente du chiisme – au pouvoir à Damas. Les seconds, qui incluent les Turcs – qui ne sont pas des Arabes -, veulent la peau du gouvernement « impie » de Bachar el-Assad.

La Syrie et son allié l’Iran accusent la Turquie et les pétromonarchies du Golfe de livrer des armes aux rebelles anti-Assad. Le gouvernement saoudien reproche à l’Iran d’inciter la minorité chiite – présente à l’est du royaume – à l’insubordination, et d’aider la contestation des chiites de Bahreïn – qui, majoritaires, réclament une monarchie parlementaire.

Une manne précieuse pour le royaume wahhabite

Malgré ces dissensions, la fête ne saurait être gâchée ; elle apporte beaucoup au royaume, pas seulement en termes de prestige: avec  40 milliards de dollars de recettes, le hajj est devenu, après le pétrole, la seconde source de revenus du pays…

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