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L. Fabius au Caire après la création d’une «coalition nationale» syrienne

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À peine créée, la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syrienne sera à l’ordre du jour d’une réunion interministérielle entre l’Union européenne et la Ligue arabe, qui se déroulera au Caire, mardi 13 novembre.

Une réunion après la formation de la coalition nationale de l’opposition syrienne

Le ministre français des Affaires étrangères qui, la veille, a effectué une visite en Libye, se rendra à cette réunion dont l’objectif est d’étendre la coopération des institutions internationales sur des sujets régionaux comme la crise en Syrie.

Alors que la communauté internationale était relativement impuissante face à la crise syrienne, qui dure depuis plus de vingt mois et a déjà fait plus de 30 000 morts, la création d’une « coalition nationale » censée regrouper toutes les factions d’opposition au régime syrien et préparer l’après-Bachar al-Assad, permettra de servir de base à l’intervention internationale en Syrie.

À l’issue de la réunion de Doha, qui a permis la création de ce mouvement d’opposition, Laurent Fabius s’est exprimé pour saluer la création de cette organisation qui « a vocation à fédérer toutes les forces de la révolution syrienne ».

« Une étape majeure dans le processus »

« Cet accord constitue une étape majeure dans le processus indispensable d’unification de l’opposition syrienne », a-t-il poursuivi, ajoutant : « La France lui apporte son plein soutien, afin que cette coalition puisse constituer une alternative crédible au régime de Bachar al-Assad. […] La France s’engage à œuvrer aux côtés de ses partenaires et au sein des Amis du peuple syrien en faveur de la reconnaissance internationale de cette nouvelle entité comme représentante des aspirations du peuple syrien, conformément à l’engagement pris par le président de la République, François Hollande, dès le mois d’août. »

Le ministre des Affaires étrangères français interviendra en fervent défenseur d’un mouvement de coalition fraîchement établi. « La France rappellera à la fois son engagement fort à soutenir les pays arabes en transition démocratique afin d’aider à concrétiser les attentes des peuples, ainsi que sa fermeté à l’endroit des violences commises par le régime de Damas », a déclaré Vincent Floréani, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères.

Laurent Fabius s’engage contre un dialogue avec le régime syrien

Pour la diplomatie française, le fait de soutenir, quelques heures après sa formation, une coalition qui a mis plusieurs mois à naître, une coalition qui ne s’est créée que par une pression internationale grandissante en faisant fi de querelles intestines qui n’ont pas disparu mais resurgiront sans doute dès qu’une décision, telle que la formation d’un gouvernement provisoire, devra être prise, tient du pari.

C’est sans doute le jeu que jouera Laurent Fabius au Caire, face à une Ligue arabe dont la Syrie a été exclue il y a plusieurs mois. En soutenant cette « coalition nationale », le chef de la diplomatie française se range alors définitivement dans le camp de ceux qui s’engagent « à n’engager ni dialogue ni négociation avec le régime » (article 3 de la charte), qui s’engagent également à « renverser le régime, ses bases, ses symboles, démanteler les appareils sécuritaires et déférer en justice ceux qui ont été impliqués dans les crimes contre les Syriens. » (Article 2).

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