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Première conférence de presse incisive pour Vladimir Poutine

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Quelques mois après son retour au Kremlin, le président Vladimir Poutine a tenu sa première conférence de presse, jeudi 20 décembre. Durant quatre heures et demie, un Vladimir Poutine très ferme et convaincu a répondu aux questions de 1 200 journalistes russes et étrangers.

La loi Magnitsky fait polémique

Si de nombreux sujets ont été abordés, l’adoption récente, par le Parlement russe, de la loi Magnitsky qui empêche désormais les Américains d’adopter des enfants russes a été abordée en premier lieu.

« C’est une réponse de la part de la Douma due à l’émotion, mais je pense qu’elle est appropriée, » a ainsi déclaré le président russe en réponse à cette première question.

« En fait, les Etats-Unis ont remplacé une loi anti-soviétique, anti-russe, par une autre loi du même genre. Les Américains ne peuvent pas s’empêcher d’agir ainsi. Ils essaient de s’accrocher à tout prix au passé. Ce type d’attitude n’est pas bon. Cela ne fait qu’empoisonner nos relations. Pour répondre à cette question concernant l’adoption de nos enfants par des étrangers, autant que je sache, nos concitoyens y sont clairement opposés dans la plus grande majorité, » a ajouté le chef du Kremlin.

Relations russo-américaines

Concernant la relation russo-américaine, Vladimir Poutine a déclaré : « Nos relations avec les Etats-Unis étaient à priori normales et bonnes. Elles se sont relativement détériorées parce que nous avions une position différente sur l’Irak. C’est là que les problèmes ont commencé. »

C’est en répondant à une question sur l’autoritarisme que le président russe s’est autorisé une frappe à l’encontre des Américains.

« Qualifier d’autoritaire notre système, je ne le peux pas. La meilleure preuve, c’est ma décision de quitter mon poste après deux mandats. Si j’avais pensé que la voie de l’autoritarisme était préférable, j’aurais changé la Constitution, c’était facile, » a d’abord déclaré Vladimir Poutine avant d’estimer que selon lui les Américains « maintiennent des gens en prison depuis des années sans même leur présenter un acte d’accusation. C’est impensable. On les enchaîne, comme au Moyen-Age […] ils ont légalisé l’usage de la torture […] Vous imaginez si nous avions fait ça chez nous? Cela fait combien de temps qu’on a promis la fermeture de Guantanamo ? »

La Russie a la croissance, l’Europe a la récession

Alors que la Russie prévoit une croissance de 3,7% cette année, une croissance qu’il estime être « un bon résultat » compte tenu du contexte économique mondial, le président russe a lancé une seconde attaque contre l’Europe.

 « Regardez l’Europe, ils sont en récession, et nous, nous avons la croissance, » a ensuite lancé le président russe.

Une position inchangée face à la Syrie

Alors que de nombreuses rumeurs circulent sur la nouvelle position que tiendrait la Russie à l’égard de la Syrie de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine a tenu à marquer son soutien inchangé à l’égard du régime tout en affirmant que la priorité n’était pas la survie du régime mais l’entente que devaient construire les Syriens autour d’un projet commun.

« Quelle est notre position ? Ce n’est pas de laisser le régime d’Assad au pouvoir à tout prix, mais d’abord de [laisser les Syriens, NDLR] se mettre d’accord entre eux pour décider comment ils veulent continuer à vivre, » a ainsi déclaré le président russe.

« Alors seulement nous pourrons commencer à réfléchir aux moyens de changer le pouvoir en place, » a-t-il ajouté.

Le chef du Kremlin a affirmé que la Russie souhaitait appeler au dialogue pour éviter « une guerre civile interminable » entre les rebelles et les forces gouvernementales. « Nous voulons éviter la désintégration » de la Syrie.

Pour mettre fin à cette seconde rumeur concernant son état de santé, Vladimir Poutine a répondu, en toute simplicité aux journalistes présents : « vous pouvez toujours attendre ! »

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