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Sommet de Doha sur le climat: il y a urgence!

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Près de 200 pays ou régions du monde participent à un sommet sur le changement climatique, à Doha, pour trouver un accord sur un Kyoto 2. Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. Signé le 11 décembre 1997 lors de la 3ème conférence annuelle de la Convention à Kyoto, au Japon, il est entré en vigueur le 16 février 2005 et a été ratifié par 168 pays en 2010. Ce protocole vise à réduire, entre 2008 et 2012, de 5,2 % par rapport au niveau de 1990, les émissions de gaz à effet de serre.

En attendant, si la durée de vie du protocole de Kyoto n’est pas prolongée, il n’existera plus aucune contrainte légale de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde dès le 1er janvier 2013. Il y a donc urgence.

Ban Ki-moon alerte sur la menace de crise climatique

Alors que les pays peinent à trouver un accord sur un kyoto 2 et sur les modalités d’une aide financière aux pays du sud, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a tiré la sonnette d’alarme en exhortant les pays à faire un effort pour trouver une solution à cette crise climatique : « N’ayons aucune illusion. Ceci est une crise, une menace pour nous tous, nos économies, notre sécurité et le bien-être de nos enfants et de ceux qui viendront après eux », a-t-il déclaré aux ministres de l’Environnement, de l’Énergie ou des Affaires étrangères chargés de rendre les arbitrages sur les dossiers en discussion.

« Les signes du danger sont partout », a-t-il expliqué. « Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un niveau record. Nous, collectivement, sommes le problème ». Ainsi a-t-il demandé aux pays « de faire preuve d’un esprit de compromis ». Et d’ajouter : « Je compte vraiment sur un fort engagement de votre part ».

Certains pays bloquent les négociations

Si le secrétaire général de l’ONU est aussi inquiet, c’est que certains pays ne veulent pas signer un Kyoto 2. Le Japon, le Canada, les États-Unis et la Russie refusent de ratifier un nouveau traité sur le changement climatique si les grands pays émergents comme la Chine et l’Inde, respectivement premier et troisième plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, ne sont pas parties prenantes du processus. Seules l’Australie et l’Union européenne, qui pèsent pour 15 % des émissions mondiales, sont vraiment partantes pour trouver un accord.

En outre, les pays en développement demandent 60 milliards de dollars d’ici 2015 pour assurer une transition entre l’aide d’urgence – portant sur 30 milliards de dollars pour 2010-2012 – et la promesse des 100 milliards par an d’ici 2020. Si l’Union européenne et les États-Unis ont refusé de s’engager sur des montants précis, le Royaume-Uni a annoncé mardi son intention de donner 1,8 milliard de livres (2,8 milliards de dollars) au cours des années 2014 2015.

Inégalités entre les pays du nord et du sud

Une étude co-signée par l’économiste britannique Nicholas Stern révèle que même si les pays industrialisés cessaient d’émettre des gaz à effet de serre en 2030, les pays en développement devraient quand même réduire les leurs pour contenir le réchauffement à +2°C. L’étude, publiée par le Grantham Research Institute on Climate Change et l’Environment et le Centre for Climate Change Economics and Policy, reconnaît qu’une « inégalité profonde » existe entre les pays riches qui « ont construit leur croissance sur l’utilisation des énergies fossiles » et les « pays pauvres qui seront particulièrement touchés par le changement climatique ».

La Chine représente aujourd’hui 25% des émissions de GES, contre 17% pour les États-Unis et 11% pour l’Union européenne. Dans son ensemble, la communauté internationale « fait comme si le changement était trop difficile et coûteux, et comme si attendre n’était pas un problème », alertent les auteurs de l’étude, qui dénoncent « la rigidité du processus de négociations onusien et l’attitude de certains de ses participants ».

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