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2012: une année noire pour le journalisme en Syrie

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Dans la seconde moitié de l’année 2012, les enlèvements se sont multipliés, et tout particulièrement en Syrie. Les ravisseurs proviennent des deux camps, rebelles comme miliciens favorables au régime de Bachar al-Assad, mais aussi de groupes ne prenant pas part au conflit, tels des groupes islamiques radicaux.

Richard Engel : enlevé, libéré, et conduit à la frontière

On peut ainsi mentionner l’enlèvement de Richard Engel, correspondant pour NBC News, et de trois membres de son équipe, en décembre dernier dans la région d’Idlib, la province où aurait été enlevé James Foley. Tous les quatre avaient été libérés après que leurs ravisseurs étaient tombés sur un poste de contrôle tenu par des rebelles.

Une fusillade avait alors éclaté, dans laquelle deux des ravisseurs avaient été tués. Richard Engel et son équipe avaient alors été conduits à la frontière turque par les rebelles.

L’évacuation d’Edith Bouvier

Autre évènement marquant du début de l’année 2012, l’évacuation d’Edith Bouvier. La journaliste freelance pour Le Figaro avait été blessée à Homs au mois de février lors d’un bombardement qui avait coûté la vie à la journaliste américaine Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.

Immobilisée à cause d’une jambe cassée, Edith Bouvier avait lancé un appel à l’aide afin qu’un « couloir de sécurité » soit mis en place pour faciliter son évacuation et celle de son équipe vers le Liban. Elle avait finalement été rapatriée en France suite à des soins reçus à Beyrouth.

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L’un des endroits les plus dangereux au monde

Selon le Comité pour la protection des journalistes, la Syrie a été l’un des endroits les plus dangereux au monde en 2012. L’organisation y a en effet recensé 28 décès ; l’Institut international de la presse, basé à Vienne, recense lui 39 morts.

Selon ce même institut, le nombre total de journalistes tués en 2012 s’élèverait à 132. Pour son directeur, Alison Bethel McKenzie, « il est proprement incroyable qu’autant de journalistes aient été tués en 2012 ». Outre « les pays traditionnellement dangereux pour les journalistes, notamment le Pakistan, la Somalie, les Philippines, le Honduras, le Mexique et le Brésil », le conflit syrien aurait tué à lui seul 31 journalistes et huit informateurs.

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Des manifestations pacifiques à la guerre civile

Le conflit syrien, qui avait démarré comme une demande pacifique de réformes du gouvernement, était devenu réellement violent à partir d’avril 2011, alors que le président syrien Bachar al-Assad envoyait l’armée contre les manifestants.

Les combattants rebelles, des civils et des soldats de l’armée syrienne ayant fait défection, avaient alors commencé à riposter. Et plus récemment, le conflit a pris une tournure plus sombre encore, les gouvernements étrangers n’hésitant plus à faire parvenir de l’argent, des armes et des hommes à chacun des deux camps.

À la faveur de ce conflit qui s’éternise, la Syrie serait ainsi descendue à la 173e place sur  les 178 des pays où la liberté de la presse est la moins respectée.

> Retour au dossier : James Foley, journaliste de guerre, victime du conflit syrien

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