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Journalistes, ils ont fui la Syrie et témoignent

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Selon les chiffres officiels, 17 journalistes auraient été tués depuis le début du conflit syrien. Ces trois-là ont eu davantage de chance, ils ont fui le régime et sont arrivés à Paris d’où ils livrent leur témoignage.

« Tuer par la parole »

Lama al-Khadra et deux de ses compatriotes viennent d’arriver en France après avoir fui ce régime dans lequel ils se sentaient prisonniers.

Désormais en sécurité, ils ont choisi de rendre public leur témoignage.

Dans une librairie du centre de Paris, et après avoir lu leur déclaration officielle de défection, Lama al-Khadra témoigne de son quotidien à Radio Damas.

« Notre mission était de tuer par la parole, » explique-t-elle gravement.

« C’est difficile de toujours porter un masque, ne rien montrer, penser, parler, comme eux, les hommes du régime, » explique-t-elle au sujet de son quotidien durant ces nombreux mois.

« Toujours porter un masque »

Ces journalistes, salariés d’une radio publique, racontent comment le régime a utilisé – et utilise – les médias comme une arme contre les opposants.

« Il fallait se cantonner aux dépêches de Sana (l’agence officielle de presse syrienne), et dénigrer les opposants, ce n’est pas facile» confie-t-elle.

Propagandistes pour le régime syrien

Au sein des médias syriens, défenseurs du régime et opposants cohabitent. Certains gardent le silence, d’autres ont fait de leur métier une arme.

« Travailler pour un média d’Etat en Syrie, c’est comme être dans une prison invisible, » raconte Baddour Abdel Karim.

« Nous n’étions plus journalistes, » ajoute-t-il, parlant d’une rédaction où « certains soutiennent le régime et ne s’en cachent pas, d’autres restent en place parce qu’ils n’ont pas le choix. »

Préparer l’après Bachar al-Assad

Depuis la France, ces trois journalistes ont le projet de préparer l’après Bachar al-Assad en Syrie. Installés dans la banlieue sud de Paris, ils projettent de créer une nouvelle radio publique, en partenariat avec la Coalition nationale syrienne, principal organe d’opposition syrienne, afin de « renforcer l’union nationale entre les Syriens. »

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