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Répercussions des Printemps arabes: Human Rights Watch s’inquiète

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Fermer les yeux devant les exactions des régimes nés des Printemps arabes serait une erreur, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch qui a présenté son rapport 2013, à Londres, jeudi 31 janvier.

Les minorités menacées

« Il s’avère finalement que la chute des dictateurs était peut-être la partie la plus aisée, » a ainsi indiqué Kenneth Roth, directeur exécutif de l’ONG lors de la présentation du rapport.

« Le plus difficile est de remplacer des régimes répressifs par des démocraties respectueuses des droits de l’homme, » a-t-il ajouté.

Et c’est ce bilan qui inquiète aujourd’hui les défenseurs des droits de l’Homme qui constatent que « la percée de partis islamistes » menace « d’utiliser la religion pour supprimer les droits des femmes, des dissidents ou des minorités» au prétexte qu’ils sont « imposés par l’Occident » et « incompatibles avec l’islam ou la culture arabe ».

Les cas libyen et égyptien

L’ONG prend l’exemple égyptien comme particulièrement révélateur de cet effet secondaire des révolutions arabes.

La constitution, adoptée de force à la suite d’un référendum boycotté par une large opposition, les 15 et 22 décembre derniers, contient des « dispositions vagues » qui pourraient porter atteinte à la liberté d’expression, le droit des femmes et la sécurité des minorités religieuses.

La Libye, souvent considérée comme le « bon élève » du Printemps arabe, en raison de l’apaisement politique relatif qui a entouré les dernières élections, est marquée par une persistance des milices qui ont combattu le régime de Mouammar Kadhafi et qui commettent de « graves violences en toute impunité ».

Selon l’ONG, « des milliers de personnes » sont encore détenues par le gouvernement, sans perspective de jugement.

Faire entrer la justice en Syrie

Les « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » qui font le quotidien du conflit syrien sont bien entendu une préoccupation majeure de l’ONG qui révèle une nouvelle fois de « graves exactions », « actes de torture » et « exécutions sommaires ».

Pour Human Rights Watch, le déferrement de la Syrie devant la Cour pénale internationale pourrait avoir un effet dissuasif et assurerait un « début de justice » pour les victimes.

L’ONG demande ainsi aux pays d’influencer le bon déroulement du retour à la démocratie dans ces nouvelles démocraties et de ne pas « fermer les yeux face à la répression », même si cela peut être « commode sur le plan politique ».

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