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Le président américain arrive en Israël, mercredi 20 mars, pour une visite de quelques jours à Jérusalem et en territoires palestiniens. C’est la première visite du président américain depuis son élection en 2008.
Barack Obama s’engagera-t-il pour le processus de paix ?
Une visite très attendue, tant du côté israélien que du côté palestinien. Alors qu’il est éclipsé de l’actualité internationale depuis de nombreuses années, le processus de paix entre les deux pays pourrait bien revenir sur le devant de la scène.
Pourtant, Barack Obama a maintes fois montré son désintérêt de la question. Comme si, depuis les accords de Camp David en 1978, qui ont signé la dernière avancée majeure du processus, les divers évènements n’avaient été que le témoignage d’une situation à jamais inextricable.
« Le président Obama espère travailler étroitement avec le Premier ministre et le nouveau gouvernement pour régler les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés et faire avancer notre intérêt commun pour la paix et la sécurité, » a affirmé un communiqué de la Maison Blanche, samedi 16 mars.
Aujourd’hui, la situation est donc dans les mains du président américain et ses paroles sont lourdement attendues.
Mettre un terme à la colonisation israélienne
Les Palestiniens, comme une grande partie des Israéliens, espère voir Barack Obama hausser le ton contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec qui il n’entretient pas de très bonnes relations, surtout depuis que ce dernier a affiché son soutien à son adversaire Mitt Romney, durant la campagne présidentielle de l’automne dernier.
Hausser le ton notamment sur la question des colonies. Car Mahmoud Abbas tout comme Benjamin Netanyahu ne cessent de répéter qu’ils sont chacun prêts au dialogue. Mais Ramallah refuse encore de s’y prêter tant que des projets de colonies seront toujours en cours sur les territoires palestiniens. C’est sur ce point que Barack Obama pourrait avoir un rôle à jouer.
Benjamin Netanyahu recentrera le dialogue sur l’Iran
En face de lui, Benjamin Netanyahu est intransigeant et cherchera, comme il le fait depuis de nombreux mois, à recentrer le regard de la communauté internationale vers l’Iran. Son ennemi juré, Mahmoud Ahmadinejad pourrait bien, selon les calculs israéliens, parvenir à avoir sa première bombe nucléaire à l’été prochain.
Le danger est véritablement là pour Jérusalem qui s’évertue à demander aux Etats-Unis d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard, comme en témoigne le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre dernier. Ce dernier avait alors illustré son discours par le dessin d’une bombe prête à exploser, la ligne rouge étant fixée à l’été 2013.
Dans ce contexte, tout l’enjeu pour Barack Obama sera de défendre le droit à la diplomatie de faire son travail. La communauté internationale a mis de nombreuses sanctions en route, et pour Washington, le temps fera le reste.
Terrain d’entente sur la Syrie
Le conflit syrien sera bien entendu au cœur des enjeux de cette visite. Au-delà de la guerre civile qui vient de fêter son deuxième anniversaire, l’objectif de Barack Obama et de Benjamin Netanyahu est le même : réduire à néant le triangle d’amitié qui unit Bachar al-Assad, Mahmoud Ahmadinejad et le Hezbollah, ce triumvirat chiite embarrassant pour les ambitions des deux pays.
Pour Barack Obama comme pour Benjamin Netanyahu, la résolution de la crise syrienne ne doit passer que par l’instauration d’un nouveau régime syrien, modéré, pro-occidental et bien entendu détaché de l’Iran.
La guerre faisant rage, il faut également veiller à ce que la fin du conflit ne se traduise pas par le transfert des armes actuelles vers le Hezbollah libanais, ni vers les groupes djihadistes qui se sont formés tout au long du conflit.
Une affaire subtile car qu’il soit chiite libanais, ou sunnite lié à Al-Qaïda, le danger guette Israël tout comme les Etats-Unis.