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« Après deux années d’un conflit d’une extrême violence qui aurait fait, selon les chiffres de l’ONU, plus de 70 000 personnes, le peuple syrien est embourbé dans une véritable catastrophe humanitaire. »
La crise humanitaire s’est installée en Syrie
Pour le deuxième anniversaire du conflit syrien, l’ONG Médecins sans frontières veut mobiliser la communauté internationale autour de la problématique humanitaire. Alors que le million de réfugiés vient d’être atteint, que les associations peinent à entrer en Syrie pour venir en aide à la population civile, les opérations humanitaires doivent être, selon les responsables de MSF, la priorité de cette troisième année de conflit.
« Malgré plusieurs demandes répétées, Médecins sans Frontières n’a pas reçu la permission du gouvernement syrien à Damas de mener leurs actions sur le terrain. Mais l’organisation a été capable d’ouvrir trois hôpitaux dans les zones tenues par l’opposition, dans le nord du pays ; où l’assistance reste néanmoins bien inférieure à la demande, » explique l’ONG dans un rapport publié le 6 mars dernier.
« J’ai réussi à échapper au pire »
Mais ces hôpitaux qui, pour la plupart, fonctionnent dans l’illégalité, sont en danger dans cette Syrie en guerre.
« Dr K. est chirurgien (son nom complet ne peut être révélé). Sa mission est de fournir des soins chirurgicaux aux blessés dans un hôpital de 30 lits, situé au nord-ouest de la Syrie. » Il témoigne pour Médecins sans Frontières.
« Un missile est tombé à environ 50 mètres de l’hôpital. Les fenêtres ont explosé. Notre hôpital avait spécifiquement été visé par l’armée. C’est le seul hôpital qui fonctionne dans cette ville et il dessert également les 15 autres villes et villages des alentours. Une population d’environ 200 000 personnes compte chaque jour sur ce service. Nous sommes en mesure de travailler et il y a assez de médecins, mais nous souffrons d’un manque de médicaments et de matériel médical. Nos stocks sont épuisés, » témoigne le médecin volontaire.
« L’armée est positionnée à environ 20 km d’ici. Les soldats ont pris la ville à deux reprises l’année dernière. Lorsqu’ils sont arrivés, j’ai dû m’enfuir parce qu’ils arrêtent les médecins qui soignent les blessés. Pour eux, les médecins sont comme des terroristes.
Pourquoi je continue à travailler ici ? Parce que, si je pars, personne d’autre ne prendra soin des malades. J’ai reçu de multiples menaces, mais j’ai réussi à échapper au pire parce que j’ai des amis qui m’ont averti à temps, » ajoute encore le chirurgien.
20 800 consultations médicales
Selon les chiffres transmis par l’organisation, les volontaires de Médecins sans frontières auraient mené, jusqu’à la fin du mois de février 2013, 1560 opérations chirurgicales, pour la plupart liées à la violence des combats, dans trois hôpitaux.
Plus de 20 800 consultations médicales ont également été menées. Depuis novembre 2013 et jusqu’à la fin du mois de janvier 2013, 368 bébés sont nés, pour la plupart dans la maternité d’Alep.
MSF entoure la Syrie pour aider les réfugiés
En tout, plus de 166 tonnes de matériel médical ont été livrées, notamment des kits pour le traitement des brûlures, des kits chirurgicaux et du matériel médical tel que des extracteurs d’oxygène, des trousses de transfusion, etc.
4000 traitements contre la fièvre typhoïde ont également été distribués au mois de février 2013, ainsi que 500 traitements contre la leishmaniose cutanée.
Autour de la Syrie, les volontaires de Médecins sans frontières œuvrent aussi en faveur des réfugiés. Installés au Liban, en Irak, en Turquie et en Jordanie, les médecins prennent chaque jours plusieurs dizaines de patients en charge pour soigner tous types de cas et de pathologies, des blessures lourdes et légères aux maladies mentales.