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François Hollande en Chine: les voyages d’affaire du Président

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Allemagne, Italie, Russie, Grèce… Après un an de présence à la tête de l’État, le président a multiplié les voyages chez ses partenaires européens, mais également hors UE, aux États-Unis, en Afghanistan ou en Laos. Généralement accompagné de dizaines de chefs d’entreprises ou de plusieurs de ses ministres, les déplacements de François Hollande à l’étranger ont été l’occasion de conclure des contrats en Algérie, de montrer sa froideur au sommet de la francophonie à Kinshasa, ou encore de recevoir le Prix Nobel de la paix pour l’Union européenne à Oslo.

Coup de foudre et tapis rouge à Berlin

Premier déplacement, premiers déboires : le 15 mai 2012, jour de l’investiture du président, alors qu’une pluie battante avait accueilli François Hollande lors de son intronisation, c’est la foudre qui s’est abattue sur le Falcon présidentiel, qui devait se rendre à Berlin, peu après son décollage. Après un demi-tour express jusqu’à la base aérienne de Villacoublay, le chef de l’État est immédiatement reparti pour l’Allemagne, où la chancelière Angela Merkel l’attendait.

Les déboires auraient pu s’arrêter là. Mais les premiers pas du président sur le tapis rouge en ont décidé autrement : c’est un François Hollande hésitant qui, guidé d’une main ferme par son homologue allemande qu’il venait de heurter malencontreusement, a fini par gravir les marches de la chancellerie. Malgré les différends et la tension latente des deux chefs de gouvernement au sujet de la crise de la zone euro, ils ont au moins réussi à faire rire l’assemblée, lorsque François Hollande, qui s’attardait pour écouter jouer l’orchestre, s’est une fois de plus fait rappeler gentiment à l’ordre par Angela Markel, qui lui a tapoté le bras, l’air de dire : « Maintenant, on avance » :

États-Unis : la cravate du G8 et… un voyage à 900 000 euros

Trois jours après son investiture, François Hollande était propulsé au cœur des enjeux internationaux, avec sa participation au sommet du G8 à Camp David aux États-Unis, qui regroupait les huit pays les plus industrialisés ainsi que l’Union européenne. Là encore, le président français fraîchement élu avait quelques leçons de diplomatie à recevoir, de son homologue américain cette fois-ci.

Barack Obama, en pantalon de toile marron, veste sombre et chemise ouverte, sans cravate, a gentiment fait remarquer à François Hollande qu’étant le seul à porter la cravate, il avait le droit de l’enlever. « François, on avait dit que tu pouvais enlever la cravate ! », s’est amusé le président américain, à qui l’intéressé a répondu, en anglais : « Pour ma presse ! ». « Pour ta presse, il faut que tu présentes bien », a convenu Barack Obama, devant la horde de photographes :

De retour sur le sol américain en septembre 2012, pour la 67ème Assemblée générale des Nations Unies à New-York, le président et toute son équipe ont effectué un voyage de deux jours qui aura coûté 900 000 euros, soit 100 000 euros de moins que Nicolas Sarkozy l’an passé. Une note tout de même salée, qui a laissé un goût amer dans la bouche de nombreux Français : « La crise, c’est pour les autres ? », pouvait-on lire parmi les réactions des internautes.

Un sommet de la Francophonie sous tension

Après un déplacement à Dakar au Sénégal, c’est à reculons que le président français s’est rendu à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le 13 octobre dernier, lors du XIVème sommet de la Francophonie. La crise au Nord-Kivu et la situation plutôt dramatique des droits de l’Homme en RDC n’ont pas rendu la visite de François Hollande aisée.

Une poignée de mains furtive et froide, pas de regards échangés : l’ambiance était tendue entre le président français et son homologue congolais, Joseph Kabila. Quelques jours plus tôt, François Hollande s’était exprimé au sujet de la situation en RDC, déclarant qu’elle était « tout à fait inacceptable, sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition ». Quant à Joseph Kabila, il a réagi plutôt froidement au discours du président, rappelant que le chemin vers la démocratie était « un long processus »

Liban, Arabie Saoudite, Laos : le voyage éclair

Le 4 et 5 novembre dernier, le président a effectué un voyage éclair, parcourant 20 000 kilomètres en deux jours. En route pour l’Arabie saoudite et le Laos, François Hollande a d’abord fait une halte à Beyrouth, au Liban, afin de témoigner son soutien à son homologue, le président Michel Sleimane. La guerre en Syrie voisine, qui fait rage, menace en effet de déstabiliser le Liban.

Quelques heures après, le président français, accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, redécolle pour Djeddah en Arabie saoudite, pour rencontrer, pour la première fois, le roi Abdallah. Au menu des discussions : la formation d’un gouvernement de transition par l’opposition syrienne, le processus de paix au Proche-Orient, et la question du nucléaire iranien.

Plus tard dans la soirée, François Hollande s’envole enfin pour le Laos, afin de participer au 9ème sommet UE-Asie (Asem), à Vientiane, qui réunit les représentants d’une cinquantaine de pays européens et asiatiques. En pleine crise de l’euro, le chef de l’État s’est attaché à rassurer ses partenaires asiatiques, rappelant que le Vieux continent avait besoin d’eux pour se redresser :

Algérie : un partenaire économique de premier plan

Le 19 décembre 2012, François Hollande entamait une visite d’État en Algérie. Accompagné par une trentaine de chefs d’entreprise, c’est en VRP que le président français s’est rendu à Alger. Premier fournisseur de l’Algérie, la France occupe en effet une place de premier choix dans l’économie algérienne. 5,75 milliards de dollars en 2011 : c’est le montant total des exportations françaises à destination de l’Algérie. Des entreprises comme Renault et Sanofi en ont profité pour confirmer quelques contrats. 

Le voyage a également été l’occasion pour François Hollande de reconnaître « la souffrance infligée par le système colonial français au peuple algérien ». « Nous devons le respect à toutes les mémoires. Et donc la vérité sur la violence, sur l’injustice, sur la torture », a insisté le président français.

Traité de l’Elysée, 50 ans après

Le 21 janvier 2013, François Hollande se rendait à Berlin, à l’occasion du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, qui fixe les grands axes de la coopération franco-allemande.

Dans son discours, le chef de l’État a particulièrement mis l’accent sur la jeunesse, qui « représente l’avenir de l’amitié franco-allemande ». « Depuis 1963, plus de huit millions de jeunes ont participé aux programmes d’échanges de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse. […] Notre jeunesse doit pouvoir avoir la chance de réaliser ses projets et d’y consacrer son énergie et le désir d’épanouissement qui l’anime. A cette fin, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour qu’elle ait accès à la meilleure éducation, à des emplois et qu’elle puisse bénéficier de l’ensemble des possibilités offertes dans nos deux pays et en Europe », avait-il alors déclaré.

Chef de guerre au Mali : « le plus beau jour » du président

Le 2 février 2013, François Hollande arrive au Mali pour assurer la transition des troupes françaises aux troupes africaines. Il est accueilli en libérateur à Tombouctou et Bamako par une foule en liesse, et déclare : « C’est le plus beau jour de ma vie politique », ajoutant que « le terrorisme a été chassé » – mais « pas encore vaincu ».

Hollande et les BRIC

Brésil, Russie, Inde, et maintenant la Chine. François Hollande n’a pas attendu pour visiter chacun des grands pays émergents. Le 20 juin dernier, c’est au Brésil qu’il se rendait, à l’occasion du Sommet de Rio sur le développement durable, qui rassemblait plus de 80 chefs d’État. François Hollande était alors l’un des rares dirigeants d’une grande puissance mondiale à faire le déplacement.

C’est ensuite en Inde, le 14 février 2013, accompagné de Valérie Trierweiler, que le président français a continué sa tournée des BRIC. Le style présidentiel a séduit les Indiens, qui ont salué pour la plupart la « nature amicale » du chef de l’État. Malgré sa « cravate souvent de travers », « il sourit plus aux caméras que son prédécesseur. Comme s’il n’avait pas de souci à se faire », notait l’Hindustan Times à l’occasion de cette visite…

Deux semaines plus tard, c’est vers la Russie que le président s’envolait, afin d’aborder la question épineuse du conflit syrien. Malgré les divergences avec son homologue russe Vladimir Poutine, François Hollande assurait que les deux pays avaient « progressé » sur la question. Et Vladimir Poutine, dans un élan d’humour russe, a tenté de réchauffer un peu l’atmosphère, déclarant qu’ils ne parviendraient pas à un accord « sans une bouteille de bon vin… ou de vodka ».

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